L’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Suliman Baldo, a exprimé ses inquiétudes par rapport à la situation des droits de l’homme au nord et au centre du Mali. Suliman Baldo vient de boucler sa dixième visite au Mali du 12 au 16 mars 2018. Selon lui, « la situation des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels se détériore au nord et au centre du pays ».
Dans ce rapport, l’expert indépendant Suliman Baldo a indiqué que l’insécurité a augmenté de façon alarmante. De plus en plus, on assiste à des attaques contre les civils, les acteurs humanitaires, les officiers de maintien de la paix et les forces de sécurité du Mali. C’est dans la région de Mopti au centre du pays, que M. Baldo a pu constater combien la situation sécuritaire et des droits de l’homme demeure une préoccupation majeure des populations dans cette partie du Mali. Selon lui, des communautés entières sont victimes quotidiennement de menaces, d’assassinats ciblés, d’enlèvements, et d’attaques indiscriminées de la part de groupes extrémistes notamment Jama’at Nusrat al-Islam Wa al-Muslmeen (JNIM).
« Depuis le mois de janvier 2018, au moins 35 civils ont été tués à la suite d’exposition d’engins improvisés posés sur les axes routiers », a dit l’expert pour qui, d’autres ont été victimes de vols à main armée. Il affirme aussi que certains de ces cas ont été attribués à des éléments des mouvements armés signataires de l’Accord de paix.
L’expert indépendant s’est félicité de la mise en place au sein de la force conjointe multinationale du G5 Sahel, d’un cadre de respect des droits de l’homme élaboré avec l’appui du bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme qui a été accepté par le commandement de cette force. Suliman Baldo souligne également que la communauté humanitaire au Mali requiert 263 millions USD pour répondre aux besoins de 1,56 million de personnes affectées, particulièrement en termes de sécurité alimentaire et de nutrition, de protection, d’urgences sanitaires, d’eau, d’hygiène, d’assainissement et d’éducation. Selon lui, il faut que le Mali, avec l’aide de la communauté internationale, bénéficie d’une coopération technique et d’appui financier dans ces domaines.
Quant aux élections, l’expert indique qu’il avait mis un accent particulier dans ses discussions avec les autorités sur la nécessité de mettre en place des mesures appropriées avant l’élection ».Selon lui «l’élection présidentielle doit être véritablement libre et équitable, conformément aux normes internationales et tenue dans une atmosphère respectueuse des droits humains fondamentaux »
Ce rapport sur la situation des droits de l’homme au Nord et au Centre du pays intervient au moment où les affrontements inter-communautaires ont fait une trentaine de morts et des nombreux dégâts matériels dans le centre du pays.
Cependant, micro de nos confrères de Mikado FM, l’expert indépendant salue l’engagement du gouvernement malien dans la lutte contre l’impunité mais déplore néanmoins le manque de progrès dans la lutte contre l’insécurité. Selon lui, l’extension de l’insécurité au centre et au sud du pays entrave les défis énormes que le Mali a projetés dans les domaines de la bonne gouvernance et du développement. Il exhorte toutefois les autorités à multiplier les efforts en faveur de la lutte contre l’impunité.
Avec ST