3,8 millions de personnes sont victimes d’insécurité alimentaire au Mali. Ces données indiquent une dégradation de la situation par rapport à l’an dernier, avec près d’un million de personnes supplémentaires dans le besoin cette année. Ce rapport de l’Agence des Nations unies chargée de coordonner les actions humanitaires révèle aussi la dégradation de la sécurité dans le Centre du pays qui affecte directement l’accès des enfants à l’école.
Au cours des derniers mois, les acteurs du secteur de l’éducation dans les régions de Mopti et Ségou ont rapporté un nombre croissant de cas d’individus armés ayant proféré des menaces et demandé la fermeture d’établissements scolaires ainsi que d’actes de banditisme contre des enseignants ou des écoles.
Selon les données du « Cluster Éducation », la région de Mopti compte à elle seule 270 écoles actuellement fermées et des nouveaux cercles, Mopti, Djenné et Douentza, se trouvent dorénavant affectés par le phénomène. Dans les régions du Nord Gao, Kidal et Tombouctou, le nombre d’écoles fermées s’est toutefois stabilisé. À l’échelle du pays, en mars 2017, plus de 500 écoles sont fermées dans les zones touchées par l’insécurité.
Selon le « Cluster Éducation », environ 150.000 enfants sont déscolarisés ou non-scolarisés du fait de ces fermetures d’écoles. Par ailleurs, environ 1.630 enseignants sont absents dans les zones touchées par l’insécurité. Malgré l’ampleur des besoins, la capacité de réponse des partenaires humanitaires est grandement limitée faute de ressources.
L’appel de fonds de 35 millions de dollars pour soutenir les interventions humanitaires dans le secteur de l’éducation en 2017 n’a reçu aucun financement confirmé à ce jour, selon les données rapportées au service de suivi financier d’OCHA.
Alors que plusieurs écoles restent fermées au Nord et au Centre du pays, le collectif des enseignants des régions du Nord poursuit sa grève illimitée déclenchée depuis le 6 février dernier. Ils réclament, entre autres, l’indemnisation des enseignants fonctionnaires du Nord, victimes de la crise de 2012. Les différentes tentatives de négociations avec les autorités ont échoué. Les militants du collectif sont aujourd’hui divisés entre partisans de la poursuite de la grève et ceux favorables à une trêve.