En attendant l’établissement d’un tel cessez-le-feu et compte tenu de la situation humanitaire catastrophique qui prévaut sur le terrain, la conférence a exigé une trêve immédiate dans les combats et dans la campagne aérienne menée par l’OTAN, afin de donner un répit à la population civile, d’atténuer ses souffrances et de permettre l’acheminement de l’assistance humanitaire à tous ceux qui en ont besoin. A cet égard, les chefs d’État africains sont d’avis que la poursuite des opérations militaires de l’OTAN risque de saper l’objectif même pour lequel cette opération a été originellement autorisée, à savoir la protection de la population civile et de compliquer toute transition vers un système démocratique en Libye. Le cessez-le-feu en question devrait conduire à l’établissement d’une période transitoire consensuelle et inclusive, pendant laquelle seraient menées à bien les réformes nécessaires pour répondre aux aspirations légitimes du peuple libyen et devant conduire à la tenue d’élections libres et transparentes.
Les dirigeants africains ne veulent pas s’arrêter en mi-chemin. Ils ont demandé au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine d’examiner avec diligence et d’autoriser le déploiement immédiat d’une mission d’observation de l’UA pour suivre de près la situation en Libye et pour faciliter la mise en place ultérieure d’une mission internationale plus large qui impliquerait les Nations-unies, la Ligue des États arabes, l’Union africaine et d’autres organisations. Il a été demandé aux parties libyennes de coopérer pleinement avec la mission d’observation envisagée.
Les chefs d’État africains ont critiqué les bombardements de la coalition internationale. Ils considèrent que ces bombardements sont contraires à l’esprit et à la lettre de la résolution 1973 de l’ONU. Ils ont ainsi prié le Groupe africain à New York et tous les membres africains du Conseil de sécurité des Nations-unies à prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette question soit abordée aussi au niveau du Conseil de sécurité que de l’Assemblée générale, de la manière la plus appropriée.
La conférence a demandé au panel des chefs d’État, dont le président Amadou Toumani Touré, de poursuivre ses efforts, notamment en entreprenant une visite à Tripoli et Benghazi pour faire avancer la recherche d’une solution politique au conflit, y compris la mise en place rapide d’une période de transition consensuelle, sur la base de la feuille de route de l’UA et des propositions qui pourraient être soumises par les parties.
Le prochain sommet ordinaire de l’Union africaine aura lieu à Malabo en Guinée équatoriale au mois de juin et devra certainement faire le point de l’évolution de la situation en Libye après la tenue de la réunion du Caire prévue le lundi 30 mai prochain et qui va regrouper l’Union africaine, l’Organisation des Nations-unies, la Ligue des pays arabes, l’Organisation de la conférence islamique.
Envoyé spécial
M. KEITA
Journal l’Essor du 27 mai 2011