La cérémonie d’ouverture de cette importante rencontre a réuni à Bamako les Etats majors de tous les pays membres de la Cedeao, sauf la Guinée Bissau de Malam Bacaï Sanha, la Côte d’Ivoire suspendue par la communauté internationale, et le Sénégal dont le représentant était en route pour arriver à Bamako, selon des sources proches de l’organisation. Aucune explication n’a été donnée à l’absence de la Guinée Bissau à la rencontre des Chefs d’Etats majors à Bamako.
« A l’heure où des menaces multiformes pèsent sur notre environnement, nul doute que la Cedeao devra se doter de stratégie visant à sauvegarder la paix et la quiétude de notre espace commun. Face aux nouveaux défis sécuritaires, vous devez réussir la préparation opérationnelle des forces dans un cadre de concertation mutuelle et de fraternité agissante sous l’impulsion de l’autorité politique », a déclaré le ministre de la Défense et des Anciens Combattants du Mali, Natié Pléah à l’ouverture de la réunion.
Parlant au nom du Président de la Commission de la Cedeao (James Victor Gbeho), le Commissaire chargé des Affaires politiques de la paix et de la sécurité de la Commission de la Cedeao, le General de brigade Mahamane Touré, a salué l’élection présidentielle guinéenne, grosse de tous les dangers et l’attitude noble et digne du candidat Cellou Dalein Diallo, qui a permis l’élection du Président Alpha Condé dans le calme et la tranquillité. Selon lui, « ce résultat est surtout à inscrire au crédit du Général Sékouba Konaté, dont l’émergence a permis de remettre la transition sur les rails et d’aboutir aux résultats que nous saluons aujourd’hui. A l’opposée, la Côte d’ivoire qui disposait d’un crédit potentiel beaucoup plus important a déçu », s’est-il indigné. Après une élection contesté en 2000, une crise majeure en 2002, près d’une dizaine d’années de report et une assistance extraordinaire de la communauté internationale, « la Côte d’Ivoire se retrouve avec deux présidents, un légitime et l’autre légal, avec en prime un potentiel de résurgence de la conflictualité latente, une recrudescence drastique des assassinats à l’encontre des populations et ressortissants de la région et des attaques à l’encontre des missions des Nations composées en majorité de forces des Etats membres », a poursuivi le General de brigade Mahamane Touré.
Il a rappelé les termes de l’Acte Additionnel qui consacre la décision des Chefs d’Etat et de gouvernement. Selon lui, la deuxième Conférence extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue le 24 décembre 2010 à Abuja a réitéré sa position du 07 décembre 2010, en particulier sur le statut de « Monsieur Alassane Dramane Ouattara comme Président légitime de la Côte d’ivoire et que ce statut est non-négociable par Monsieur Gbagbo. La CEDEAO exhorte instamment Monsieur Laurent Gbagbo à transférer pacifiquement et sans délai le pouvoir à Monsieur Alassane Dramane OUATTARA, conformément à la volonté exprimée par le peuple Ivoirien ».
La Conférence a décidé de dépêcher une délégation spéciale de haut niveau en Côte d’Ivoire, et en cas d’échec de ladite initiative, ‘’la CEDEAO n’aurait d’autre choix que de prendre toutes mesures nécessaires, y compris l’usage de la force légitime pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien’’. Le Président de la Commission a par conséquent été instruit par la Conférence, de convoquer sans délai une réunion des Chefs d’Etats-majors de la CEDEAO.
C’est ainsi que du 28 au 29 décembre 2010, votre réunion extraordinaire s’est tenue à Abuja et au terme de vos délibérations vous avez donné les directives nécessaires à la mise en place d’une équipe ‘’visant à planifier les actions futures y compris la sécurisation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria en cas de fin de non-recevoir, opposée au message de la CEDEAO».
Après l’échec des différentes missions de chefs d’Etat, et dans la même logique de concertation et de larges consultations, le Président en Exercice a décidé de dépêcher trois délégations en directions des pays membres du Conseil de sécurité, à savoir la Chine, la France, le Royaume Uni, la Russie, les USA et l’Inde qui siège au Conseil en tant que membre non permanent. Les conclusions de la rencontre de Bamako sont attendues par les acteurs en conflit et les pays membres de la CEDEAO.
B. Daou 19/01/2011