En visite au Burkina Faso, Antonio Guterres a déploré la «tragédie humanitaire» dans la région. Il a expliqué que la solution à la crise malienne «exige une volonté politique», tandis que les humanitaires peuvent aider à alléger les souffrances des civils.
Selon Antonio Guterres qui a parlé à la presse internationale, son Organisation(le HCR) a besoin de 153 millions de dollars pour faire face à la situation des réfugiés maliens, mais ne dispose actuellement que du tiers de ce montant.
Depuis le début du conflit en janvier, plus de 250.000 Maliens ont fui vers les pays voisins, Burkina Faso, Mauritanie et Niger, alors que 167.000 autres sont déplacés à l’intérieur du Mali. Conjuguée à la situation d’urgence en raison de précipitations irrégulières, de mauvaises récoltes, des prix élevés des denrées alimentaires et des conflits, touchant plus de 10 millions de personnes, « nous sommes en face d’une des urgences humanitaires les plus aiguës au monde », selon le responsable de l’organisation humanitaire.
« Le monde ne peut pas se permettre d’avoir une crise d’un tel impact », s’est-il indigné avant de lancer son appel en ces termes : « Nous sommes face à une très grave crise humanitaire. Non seulement, plus de 250 mille réfugiés maliens, sont en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso, plus de 160 mille personnes déplacées sont à l’intérieur du Mali. Une tragédie humanitaire d’un conflit de violation des droits de l’homme qui se passe aujourd’hui dans les pays voisins, mais tout ça dans un cadre d’insécurité alimentaire dans le sahel.
Et face à cette appréciation, je lance un appel à la communauté internationale pour une forte solidarité vis-à-vis des réfugiés maliens et vis-à-vis des pays hôtes à savoir, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso qui font face à ce défi avec une générosité aussi admirable.
Toutes nos opérations en Afrique sont en difficulté du point de vue des fonds nécessaires pour leur développement. Et en particulier, la crise malienne trouve des difficultés pour qu’il y ait des fonds suffisants face aux besoins dramatiques des populations touchées. J’en appelle à un plus fort engagement de la communauté internationale dans l’appui au Programmes des refugiés aux différentes organisations engagés. Mais aussi à un plus fort engagement de la communauté internationale dans la recherche de la paix ».
Quelques semaines plus tôt, c’était le tour de Michel Olivier Lacharité, responsable des programmes Médecin sans frontières(MSF), d’attirer l’attention de la communauté sur la situation d’un million d’enfants qui souffrent de malnutrition dans le sahel suite, notamment, à la même crise malienne. Un nombre n’a jamais été aussi grand avec une estimation de l’UNICEF de 2 millions d’enfants mal nourris sur l’année 2012.
Abdoulaye OUATTARA
Le Republicain
(06 Août 2012)