C’était en présence des ministres de l’Administration territoriale et des collectivités locales, Kafougouna Koné ; de la Sécurité intérieure et de la protection civile, Natiè Pléah ; de la Communication, porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté ; des représentants des communautés du Nord, des familles fondatrices de Bamako, des confessions religieuses, des Communicateurs traditionnels et de l’Association des municipalités du Mali. Après une minute de silence à la mémoire des morts au cours des attaques, Cheikh Oumar Soumano du Recotrad a lancé un appel à l’apaisement. Il a rappelé que notre pays, héritier du Kurukanfuga, est un modèle dans le monde. Il a notamment dit : ‘’ au Mali, nous sommes civilisés ! ‘’ Modibo N., représentant des familles fondatrices de Bamako a appelé à la modération et à la concertation. Il a rejeté la guerre et recommandé de donner l’information en temps réel.
Le Réseau des communicateurs traditionnels, a-t-il ajouté, allait faire des propositions au Premier ministre. Le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, a déclaré qu’il fallait tenir le langage de vérité. ‘’ Jamais, a-t-il signalé, le Mali n’a connu un tel évènement, depuis l’indépendance. ‘’ Ces évènements, a-t-il souligné, ont entamé l’unité et la cohésion du pays. Il a laissé entendre : ‘’ il ne s’agit pas de sauver la tête d’un homme ou d’un régime, mais de sauver le Mali. ‘’ Dans tous les secteurs du pays, a-t-il fait observer, il y a un malaise réel auquel il faut faire face. Il a soutenu que l’heure est grave et qu’il fallait faire l’état de la Nation. Si c’est par le dialogue, a-t-il fait remarquer, il faut tendre la main. Niankoro Yeah Samaké, 1er vice président de l’AMM, a lui aussi fait prévaloir l’unité. Il a exprimé la désolation des maires face à ces attaques qu’ils ne sauraient excuser. Il a déclaré que tous les Maliens étaient en deuil. Albadia Dicko, représentant le collectif des ressortissants du Nord, a insisté sur la préservation des liens communautaires entre tous les Maliens. Il a fait savoir que tous les acteurs devaient œuvrer pour consolider la paix, la sécurité et défendre l’intégrité territoriale.
Le collectif a toutefois condamné les attaques armées et aussi la répression des Arabes et Touareg. Il a lancé un appel au dialogue et à la concertation. Le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, est intervenu pour indiquer que la rencontre s’inscrivait dans le cadre de la recherche de l’apaisement des personnes originaires du Nord de notre pays. Il faut, a dit le Premier ministre, que ces personnes sentent la protection de l’Etat et de toute la société. Il ne faut pas, a t-elle précisé, qu’elles soient inquiétées et partent en exil. Non sans verser quelques gouttes de larmes, le Premier ministre a exprimé sa tristesse de voir des Maliens quitter leur pays, aller vers l’aventure et le déshonneur. Il s’agit, a dit Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, de remonter leur moral afin de trouver les moyens de rebondir pour aller en avant. Elle a invité les Maliens à serrer les rangs pour conforter l’unité nationale. Elle a demandé de soutenir notre armée et le gouvernement, a-t-elle assuré, qui combattra, jusqu’au bout, ces frères égarés. Elle a recommandé de ne pas faire l’amalgame, car les assaillants sont une minorité. Elle a demandé aux radios de respecter leur déontologie dans la transmission des informations et lancé des appels aux associations de jeunes et à l’Aeem pour œuvrer et sensibiliser dans le cadre de la cohésion nationale.
Le Premier ministre a fait savoir que le gouvernement avait mis en place un dispositif de sécurité renforcée avec les numéros verts suivants : 80.00.11.14 ; 80.00.11.15 ; 80.00.11.17. Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a indiqué que le président de la République a pris des mesures pour renforcer le matériel des forces armées.
Baba Dembélé
Le Républicain Mali 09/02/2012