Crise du football malien Ce que l’histoire retiendra

La crise du football malien qui donne de l’insomnie depuis janvier 2015 au peuple malien, aborde ce samedi 15 juin 2019, un tournant décisif. Voire un tournant capital, car se tiendra au Stade du 26 Mars de Yirimadio, conformément à la feuille de route de la FIFA (Fédération International de Football Association ) et à la sentence du TAS (Tribunal Arbitral du Sport) du 15 Novembre 2018, les travaux de l’Assemblée générale de la Fédération Malienne de Football (FEMAFOOT), sous la supervision du Comité de Normalisation (CONOR). Il s’agira , à travers cette assemblée, pour les protagonistes de la crise de notre sport roi, de se pencher sur 20 points, notamment les propositions des modifications des statuts.
Cette assemblée générale intervient à un moment crucial pour notre sport : A la veille de la participation de notre équipe nationale de football (Aigles du Mali) à sa onzième Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019, qui se déroulera en Egypte, du 21 juin au 19 juillet 2019. Une participation qui n’est pas sûre à 100%, même si les poulains du sélectionneur national Mohamed Magassouba sont en préparation active pour faire une prestation honorable, comme promis par Abdoulaye N’Diaby (capitaine) au président de la République lors de la remise du drapeau. Cette participation n’est pas acquise pour la simple et unique raison que la FIFA compte peser de tout son poids pour, soit résoudre cette crise du football malien qui n’a que trop durée et qui handicape l’avenir de nos jeunes footballeurs, soit interdire le pays de toutes les compétitions, y compris la CAN 2019. Par la voix de Véron Mosango Omba, l’émissaire de la FIFA et de la CAF (Confédération Africaine de Football), les deux instances du foot, ont été on ne peut plus claire, après la réception de Véron Mosango Omba par le premier malien, Dr Boubou Cissé, il y a quelques jours. « …Le message de la FIFA et de la CAF est simple et clair. La FIFA restera toujours aux côtés du football malien. Par ce que le Mali est un grand pays de football en Afrique, les résultats des jeunes l’attestent. Et deux ou trois personnes ne peuvent pas prendre ce football en otage. Si certaines personnes essayent de saboter cette assemblée générale (celle du 15 juin 2019), la FIFA prendra ses responsabilités, allant jusqu’à suspendre la FEMAFOOT à participer à des compétitions FIFA et même à la CAN qui commence le 21 juin en Egypte ». Ce ton ferme du représentant de la FIFA et de la CAF ne semble pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Les protagonistes de la crise du football semblent avoir pris bonne note du message, au risque de voir notre pays ne pas jouer la phase finale de la CAN 2019. En clair, la FIFA et la CAF veulent que les camps opposés de la crise du football, mettent de côté leur ego et de penser à ces jeunes qui sont privés depuis quatre ans de compétitions dignes de ce nom. Les deux camps doivent s’entendre pour sortir grandi de l’assemblée générale. En tout état de cause, l’histoire retiendra.
L’histoire retiendra, s’ils parvenaient à sauver le football malien, que c’est par la paix des braves, que c’est parce qu’ils ont mis le Mali au dessus de tout, que notre pays, à travers les Aigles, a pu participer à la CAN 2019. Elle retiendra qu’ils ont évité au pays une autre suspension aux conséquences désastreuses pour notre sport roi avec comme corollaire la destruction de tout une génération de jeunes qui, depuis quatre ans, peinent à exprimer librement leurs talents convenablement à cause de manque de compétitions, de l’arrêt du championnat national, etc.
Et s’ils ne parvenaient pas aussi à trouver un terrain d’entente, l’histoire écrira : par leurs fautes, par leurs ambitions démesurées, par leurs haines les uns envers les autres, par leur manque de patriotisme, de sincérité, que malgré les interventions des toutes les couches de la nation malienne entre eux pour sauver notre sport, les « têtus » de la République, ont accepté que nos Aigles séniors ne prennent part à la conquête du trophée de la CAN 2019, alors qu’ils se sont brillement qualifiés avec la manière, mais sans que toutes les conditions ne soient réuni autour d’eux, tout comme nos juniors qui viennent d’être éliminés en quart de finale de la Coupe du U20 en Pologne.
En termes plus clair, que la FIFA sanctionne à tort ou à raison notre pays, c’est le Mali qui perd. Le temps qu’on attaque cette décision de la FIFA auprès du Tas, programmé l’audience de même que la délibération, cela prendra des mois. Qui perd ? Le Mali. Même si la sanction est levée, cela ne nous ramènera pas à une CAN qui a pris fin, qui a connu son vainqueur. Et ça sera retenu aussi par l’histoire. Allons-nous accepter chers protagonistes de la crise du football de rentrer dans le panthéon de la suspension du Mali aux portes de la CAN par notre faute? Je pense personnellement que oui….Mais certainement, vous me ferez mentir pour le bonheur du peuple malien.
Hadama B. Fofana