Crise du centre Le Collectif ‘’Batrou-InnaGotoh’’ demande le relogement des déplacés du « Garbal » de Faladié sur un site approprié

Le collectif ‘’Batrou-InnaGotoh’’ qui signifie ‘’même père, même mère’’ en peulh demande le relogement des déplacés du « Garbal » (marché de bétail) de Faladié sur un site plus approprié. Selon le collectif, ces déplacés vivent sur des tas d’ordures, dans des conditions insoutenables à Faladié. L’annonce a été faite lors d’un point de presse du collectif le 06 mars 2019 en plein cœur du site de ces déplacés à Faladié.

Piloté par l’association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie au Mali (AJCAD-MALI), le collectif ‘’Batrou-InnaGotoh’’ qui signifie en peulh (même père, même mère) demande le recasement urgent des déplacés du «Garbal» de Faladié sur un site plus approprié. Pour le collectif, ces personnes venues principalement de la région de Mopti suite au conflit sévissant au centre, vivent ici à Bamako sur des tas d’ordures, dans des conditions insoutenables.

Il a donc paru urgent pour Batrou-InnaGotoh de trouver un site plus approprié afin de les soulager. Le collectif exhorte tous les citoyens à agir, mais pour Batrou-InnaGotoh, cet appel est surtout un plaidoyer auprès des plus hautes autorités pour un redoublement d’effort en faveur de ces déplacés qui ont vécu des scènes horribles des différents groupes armés.

Le collectif dispose déjà d’un site de 5 hectares situé à Sénou, offert par le Général Ismaël Cissé pour recaser les déplacés, après une visite qu’il a effectuée sur les lieux à Faladié. Un site qui, selon le collectif comporte toutes les commodités dont l’eau, l’électricité, une infirmerie et une école coranique. Batrou-InnaGotoh demande ainsi au gouvernement de prendre les dispositions et dans les meilleurs délais pour effectuer le relogement sur un autre site plus approprié des déplacés qui vivent actuellement dans des conditions difficiles à Faladié.

Batrou-InnaGotoh dit avoir déjà réalisé plusieurs initiatives pour l’amélioration des conditions de vie de ces déplacés notamment : l’assainissement, la remise d’habits et de vivres aux déplacés et deux passages des médecins volontaires du collectif pour des consultations et des soins gratuits.

Dans son communiqué de presse, le collectif reconnait le recensement et la satisfaction de certains besoins par le service du développement social notamment : l’octroi de 2 tentes géantes et plusieurs petites tentes, le remblaiement de l’espace, l’octroi des lampes solaires, de 3 cuves à grand diamètre, l’approvisionnement en eau potable…

« En plus de la solidarité malienne, la prise en charge des déplacés est assurée par le ministère du développement social à travers la direction générale du développement social », a rappelé Djimé Kanté du collectif Batrou-InnaGotoh. Il déplore cependant la timidité du soutien du gouvernement.

De son côté, le directeur général du développement social Ibrahima Abba Sangaré que nous avons aussi rencontré sur le site réfute cette accusation. « Nous pensons que ce n’est pas timide parce que la prise en charge se fait systématiquement et il y a eu 4 naissances sur les deux sites des déplacés » relativise Ibrahima Abba Sangaré.

Selon le DG du développement social, les 153 familles déplacées ont été inscrites au régime d’assistance médicale (RAMED) pour assurer leur prise en charge médicale. Evoquant l’octroi d’un site à Sénou pour recevoir les déplacés, le directeur général du Développement Social dira que le gouvernement travaille sur un plan de retour des déplacés dans leur environnement à Sévaré où ils se sentiront mieux.

« Nous appelons, les associations et toute personne de bonne volonté à venir s’associer aux services techniques de l’Etat pour conjuguer les efforts et que chacun puisse apporter sa contribution selon ses moyens et son expertise», a lancé en conclusion Ibrahima Abba Sangaré.

Oumar Alpha

Le Matin