Au lieu d’être un espace pour résoudre les nombreux problèmes en suspens à la Fédération malienne de Football, l’assemblée générale des 11 et 12 novembre 2011 a été saisie par le président Kola Cissé pour tenter d’enfoncer le clou à l’envers. Conséquences : les décisions prises au forceps l’ont été à contre courant et en violation de tous les textes régissant le football, selon des sources proches du dossier. C’est tout un chapelet de décisions qui entre dans ce registre, depuis un certain temps, notamment : la décision prise de sortir six membres du bureau : Boukary Sidibé dit Kolon, 1er vice-président ; Ousmane Thierno Diallo, président de la commission centre d’éthique et de fair-play ; Abdoulaye Gouro Cissé, président de la commission centrale du football féminin ; Sékou Diogo Kéita, président de la commission centrale du football amateur ; Sékou Maciré Sylla, président de la commission centrale du fusbal et du beach soccer ; Amadou Nimaga, président de la commission centrale des jeunes. S’y ajoutent la convocation de l’assemblée générale sans observer les délais de 45 jours au plus tard avant l’ouverture de la saison ; la violation du délai de 21 jours pour la remise des documents (compte annuel, ordre du jour) aux délégués avant la date de l’assemblée. C’est dans la salle que les délégués ont au contraire reçu les documents.
Pour ainsi voguer en ‘’c’est moi le plus fort, le plus légitime’’, le président de Malifoot Kola Cissé doit avoir oublié les péripéties de son élection controversée à Tombouctou, ainsi que les trafics d’influence qui l’ont émaillée, tout pour contrôler la Fédération à tout prix. Face à ces agissements du président de la Femafoot jugés dénués de toute logique de construction par des observateurs avertis, la grogne monte. A preuve, la mise en ruine des outils de gestion de la fédération, des commissions qui osaient s’opposer à certaines de ses décisions ou de ses intérêts, comme par exemple, la commission centrale de recours. Il est évident que certains illustres hommes ne s’accommoderaient pas d’un tel président et préféreraient s’en éloigner. Surtout quand il s’agit de Hamèye Founé Mahalmadane, Me Mamadou Konaté, Djibril Kané, et autres.
Déjà, le lendemain de l’assemblée générale, le Stade Malien de Bamako, la Jeanne d’Arc, les Onze Créateurs, l’Association sportive de Bamako, l’AS Police, l’USFAS ne dénonçaient-ils pas les violations en exigeant le départ de Kola à la tête de la Fédération ? Aussi, ont-ils voulu saisir la FIFA de leurs requêtes. En définitive, les supporters des clubs ont décidé d’organiser une marche sur le siège de la Femafoot avec comme exigence la démission de Kola Cissé. L’exigence des supporters et de nombreux de Maliens s’explique d’autant qu’approche la Coupe d’Afrique des nations de football devant se dérouler dans quelques semaines au Gabon et en Guinée Equatoriale.
La crise que connait en ce moment le football malien s’est manifestée par le report par deux fois des rencontres de la super coupe qui opposera le champion au détenteur de la coupe du Mali. De sérieuses menaces dont des « risques de violences » planent sur notre sport roi, des supporters seraient déterminés à mettre de l’ordre. A faire le ménage, selon nos sources proches de la Femafoot.
Comme pour ne rien arranger à la situation, le rapport d’audit des comptes financiers de la fédération malienne de football pour la période allant du 1er juillet au 30 septembre 2010 laisse pantois. Les états financiers paraissent sincères et réguliers. En recettes, la Fémafoot a bénéficié de 1.230.735.594 francs de différentes sources ; en dépenses, la Fémafoot a décaissé la somme de 1.123.596.199 francs. Le solde positif est de 107.139.395 francs. Alors que tout parait transparent à prime abord, on note dans le rapport que la fédération a dépensé 60,2 millions rien que pour l’entretien du circuit sanitaire.
B. Daou
Le Républicain 08/12/2011{jcomments on}