La Charia va toujours à l’encontre de la démocratie. « Il n’y a de Dieu que Dieu et Mohamed est son prophète. Pour l’Etat islamique nous vivons. Pour l’Etat islamique nous mourons. Et dans la voie de Dieu nous faisons le djihad. Et pour cela nous allons à la rencontre de Dieu ». Tel est, aujourd’hui, l’idéologie partagée par différents groupes terroristes qui sèment la terreur dans le Nord du Mali. De l’obligation du voile à la lapidation, en passant par l’interdiction d’écouter de la musique, l’interdiction aux enfants de jouer, les châtiments corporels, la destruction des mausolées, des hôtels, des bars restaurants, pour un Etat Islamique et au nom de l’Islam. Mais de quel islam ? La constitution du Mali prône la laïcité et tolère les religions prêchées dans la non- violence. Elle est pour la démocratie. Le Mali n’est pas le premier à être touché par ce fléau et il ne sera pas non plus le dernier. Les faits sont vraiment vérifiables. Il n’existe aucun pays qui a connu les affres de l’intégrisme radical et qui a trouvé une solution par la voie du dialogue. Pourtant bon nombre de spécialistes avaient évoqué cette afghanisation du nord du Mali et aujourd’hui le constat est là. On se rappelle de la destruction des statues buddhas par les talibans en 2001, la lapidation d’un couple adultère dans le village de Mullah quli en Afghanistan, les pendaisons publiques, les amputations … Actuellement, ce sont presque les mêmes méthodes qui sont appliquées au nord du Mali par les intégristes. Et il y’a une forte probabilité pour que d’autres crimes surviennent aussi. Car l’objectif est de produire ce double impact sur les populations qui consiste à faire plus de victimes et de frapper au plus profond des esprits. L’évolution actuelle de la situation nous montre que l’intervention militaire est vraiment inévitable d’une manière ou d’une autre afin de mettre définitivement un terme aux ambitions démesurées de ces intégristes fanatiques qui n’ont rien en commun avec nos valeurs. Cependant la victoire du Mali ne repose pas sur le dialogue politique mais plutôt sur l’engagement et la détermination de ceux qui ont prêté serment pour la défense de la nation.
Ousmane Baba Dramé
Le Républicain
(15 Août 2012)