La cérémonie qui s’est tenue à Koulouba a été diffusée par la télévision nationale, lundi dernier. Face aux participants au Forum de Bamako, venus lui rendre visite, le président de la République a réitéré ses explications sur la longueur de la bande sahélo-saharienne au climat dur. Ila rappelé la somme de menaces qui sont allées grandissantes : trafic de cigarettes, marché des passeurs de Migrants, trafic de drogue, mais surtout le nouveau phénomène des groupes terroristes tels que Aqmi, qui, a-t-il précisé, s’est équipé grâce à la crise libyenne et intervient à l’échelle internationale. Le président de la République atteste qu’après avoir discuté avec certains des agresseurs capturés, ceux-ci avaient dit qu’ils considèrent avoir le droit de circuler dans toutes les zones puisqu’elles appartenant à Dieu. ATT en a déduit que ces terroristes n’avaient rien de commun avec nous et qu’ils n’étaient pas de ce monde.
C’est à ce titre que le chef de l’Etat a rétorqué que l’islam pratiqué au Mali est un islam solidaire, généreux, qui interdit certains types de comportements. Il a soutenu qu’il avait pourtant averti depuis longtemps et recommandé que les pays de la bande sahélo-saharienne aient une vision commune, mettent leurs moyens ensemble pour lutter contre ces nouvelles menaces qui, pour lui, sont importées, donc pas essentiellement destinées au Mali. Malgré tout, a-t-il assuré, notre pays demeure leur zone de transit. Le président de la République a malgré tout jugé que l’Etat avait déjà mis en place un programme contre l’insécurité (Pspsdn) et que des réunions communes se font entre pays de la bande sahélo-saharienne à travers les ministres des Affaires étrangères et qu’un espace militaire commun (Cemoc) a été installé à Tamanrasset. Il a reconnu aussi les efforts de développement à faire en faveur des zones désertiques. Mais, a-t-il dit, on a perdu trop de temps. Ce qui a permis à ces hommes de s’organiser. Il s’est aussi posé des questions sur les narcotrafiquants circulant dans le désert en se demandant quels sont les moyens qu’ils détiennent pour gérer tout ça. Le président ATT a déploré les effets collatéraux de la crise libyenne, en soulignant que la Libye est devenue un magasin d’armes à ciel ouvert.
C’est dire que les participants venus faire une visite de courtoisie se sont trouvés face à un chef d’Etat qui tenait à exprimer sa surprise devant l’adversité.
Baba Dembélé
Le Républicain Mali 22/02/2012