Le jeudi dernier, une cérémonie tenue au ministère de la jeunesse et des sports a réuni autour du ministre Hamane Niang le bureau dirigé par Abdoulaye Touré. L’objectif de cette rencontre, selon une vidéo que nous avons visionnée, était de « féliciter le tout nouveau bureau du Conseil national de la jeunesse du Mali mis en place à l’issue des travaux du congrès de Tombouctou ». Dans cette vidéo, le ministre de la jeunesse reconnaît la légitimité du bureau d’Abdoulaye Touré, et promet de rencontrer l’autre camp pour un règlement pacifique de la crise. Aussi, le ministre, qui a rappelé à la nouvelle équipe les défis auxquels les jeunes du Mali sont confrontés, a promis de mettre les moyens à disposition et de travailler dans un cadre de collaboration franc et respectueux des valeurs d’unité et de cohésion ». Bref, si l’on en croit à cet enregistrement vidéo pris à la faveur de cette rencontre, le ministre a déjà choisi son camp.
Au même moment (c’est-à-dire le jeudi dernier à la même heure), le bureau conduit par Alioune Gueye recevait le témoin du le bureau exécutif national sortant dirigé par Siriman Traoré. Coup de théâtre, car instruction a été donnée par le ministre de surseoir à toute cérémonie de passation. Hamane Niang, qui est actuellement en déplacement à Ouagadougou au Burkina Faso, se propose de rencontrer le camp Alioune Gueye dès son retour. Selon nos informations, cette rencontre serait prévue ce jeudi au plus tard.
Si la passation de service entre Alioune Gueye et Siriman Traoré n’a pu avoir lieu, cela n’a pas empêché la tenue d’une grande assemblée générale le soir au Carrefour des jeunes. Elle a regroupé toutes les associations de jeunes favorables au bureau du sieur Gueye. Au cours de cette assemblée, l’homme a expliqué les dysfonctionnements statutaires qui ont émaillé le congrès de Tombouctou. De la dissolution de la Commission d’organisation dirigée Dramane Diarra, à « la présence de délégués fictifs » au congrès, en passant par « les faux mandats démantelés », l’ancien secrétaire général du bureau sortant s’est fortement appesanti sur les péripéties de ce congrès jugé « raté » par de nombreux observateurs. « Nous resterons sereins, et selon les dispositions statutaires de notre association, notre bureau est légitime. Il n’y pas question de nous voler notre victoire », a promis Alioune Guèye aux associations de soutien. On est donc loin du bout du tunnel dans cette guerre de clans au sein de la jeunesse.
Issa Fakaba Sissoko
L’Indicateur Renouveau 13/12/2010