Le gouvernement assure ne devoir aucun arriéré de salaire à Alain Giresse qui dément vouloir partir. Annoncé comme le prochain sélectionneur des Lions Indomptables du Cameroun par la presse (malienne et camerounaise), alors qu’il est aussi supposé être sous contrat avec la Fédération malienne de football (Femafoot), Alain Giresse réclamerait trois mois d’arriérés de salaire.
Dans une lettre datant du 15 décembre 2015 adressée au président de la Femafoot, Alain Giresse aurait fait part de l’état de sa situation contractuelle liée aux conditions financières de son engagement. Le sélectionneur des Aigles du Mali réclamerait trois mois d’arriérés de salaire (septembre, octobre, novembre). Selon de nombreuses publications sur les réseaux sociaux, cette situation justifierait son choix d’aller voir ailleurs, notamment au Cameroun. Et pourtant, nous avons la preuve que Giresse a été payé jusqu’en décembre 2015. Les documents (mandat de virement de 3 mois de salaire sur son compte, le numéro du chèque à notre disposition) prouvent le contraire.
Et, pour le moment, nous nous gardons de les publier ou de dévoiler le montant réel du salaire que perçoit M. Giresse. Cela parce que nous ne sommes pas convaincus que l’intox actuelle vient de lui.
«Je suis toujours sous contrat avec le Mali. Je me refuse de me justifier sur une chose que je n’ai pas faite. Je suis au milieu d’une rumeur. Et ce n’est pas la première fois qu’on annonce mon départ», a déclaré l’intéressé dans un entretien accordé au site de Maliweb. Ils sont en effet nombreux ceux qui ont intérêt à le faire partir et qui travaillent à ce que les raisons d’un éventuel départ du sélectionneur actuel des Aigles du Mali ne soient pas connues du public sportif.
N’empêche que l’entourage du technicien persiste qu’il pourrait bientôt mettre fin à son contrat et quitter le Mali à cause du mauvais environnement autour de l’Equipe nationale, les Aigles. Avec la crise qui perdure, l’atmosphère n’est pas propice à l’atteinte des objectifs qui lui sont assignés, à savoir non seulement qualifier les Aigles pour la CAN «Gabon 2017», mais aussi tenter de remporter la compétition. Et la qualification pour la Coupe du monde «Russie 2018» serait un bonus pour la prolongation de son contrat. Une tâche de plus en plus ardue pour Alain Giresse qui aurait aujourd’hui des relations difficiles avec le président de la Femafoot et certains de ses fidèles lieutenants.
Et il ne serait plus en odeur de sainteté avec le vice-président chargé des Equipes nationales, Boucary Sidibé dit Kolon, qui est pourtant à l’origine de son retour au Mali. Après la première expérience qui lui avait permis de hisser les Aigles sur la 3e marche du podium à la CAN «Gabon 2012». Malgré cette performance, le public sportif avait été surpris de la décision de la Femafoot de le limoger quelques mois plus tard. Ce qui est sûr, s’il rompait son contrat avec la Femafoot, ce ne serait pas parce que l’Etat malien n’aura pas tenu ses engagements financiers (salaires) à son égard.
Avec Alain Giresse, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Quand il avait été remercié après la CAN 2012 (une décision que nous avions déplorée en tant que chroniqueur parce que l’E.N avait besoin de continuité pour espérer remporter la CAN 2013), il a entrepris une campagne médiatique pour salir l’image du Mali sous prétexte que notre pays lui devait des mois de salaire.
C’était archi-faux car, à l’époque, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait fait le nécessaire pour solder ses comptes. Et le Département avait communiqué sur cela. Mais les médias concernés n’ont pensé en aucun cas à prendre la version du gouvernement sur cette question.
Cette campagne s’était poursuivie pendant la phase finale de la CAN «Afrique du Sud 2013». Et maintenant cela recommence car il faut retrouver un bouc émissaire pour justifier un éventuel départ. S’il a lieu bien sûr !
Il convient de préciser que le contrat de Giresse le lie à la Femafoot. Ils sont les deux signataires. Il est soumis à l’approbation du ministère des Sports pour la validation des arrangements financiers, car le sélectionneur national est payé sur le budget d’Etat. Le rôle de l’Etat, c’est donc de payer sur la base des documents signés entre les deux parties. Mais le suivi relève de la fédération. C’est donc logique que Giresse réclame son salaire à la Femafoot.
Le gouvernement mérite le respect et la reconnaissance des dirigeants du football, des encadrements techniques… Ne serait-ce que pour les efforts financiers colossaux qu’il consent dans la prise en charge des dépenses (voyages, hébergements, primes de l’EN et des salaires de l’encadrement technique) liées aux différentes équipes nationales !
Moussa BOLLY