Cette journée restera à jamais gravée dans la mémoire des populations de Mamaribougou, un quartier périphérique de Bamako.
En effet, la jalousie maladive pousse le jeune Moustapha à commettre l’irréparable. Ce crime odieux s’est produit, le mercredi 05 octobre 2022, dans la forêt classée de Samanko où la jeune Awa Berthé (25 ans), pleine de vie, ménagère domiciliée à Mamaribougou commune rurale du Mandé, fut sauvagement assassinée à coups de machette par son propre mari, Moustapha Bagayoko (35 ans), ouvrier de son état. Arrêté par le Commissariat de police de Sébénicoro après son forfait, il a justifié son acte lors de l’interrogatoire par le fait que sa femme Awa envisageait de le quitter pour un autre homme. Comment peut-on ôter la vie pour si peu ? Notre société est vraiment atteint d’une maladie dont la nécessité d’un diagnostic sans complaisance s’impose afin d’administrer un traitement curatif ?
De sources proches du dossier, Moustapha Bagayoko et Awa Berthé étaient unis dans
les liens du mariage et vivaient sous le même toit à Mamaribougou. Atteint d’une
jalousie maladive, Moustapha ne cessait de surveiller les “aller et retour” de sa jeune
épouse en lui faisant constamment des réprobations.
La recrudescence de ces disputes a créé une véritable tension entre les deux conjoints
au point que leur foyer avait commencé à battre de l’aile. C’est ainsi que, Awa qui ne
voulait plus de ce marquage à la culotte, a décidé de quitter son mari Moustapha pour
rejoindre sa famille à Samanko. Après quelques temps, Moustapha a décidé d’entamer la médiation pour sauver son couple. Ainsi, après plusieurs médiations, Awa a décidé de retourner chez son mari. Malheureusement, au moment où les différents médiateurs se réjouissaient du succès de leur démarche, Moustapha, ravagé par la haine et la jalousie, concoctait un plan de représailles et de vengeance. C’est ainsi que, comme il avait l’habitude de le faire, il a invité sa femme à l’accompagner dans la forêt pour récolter des feuilles servant à fabriquer les médicaments traditionnels. Sans hésiter, cette dernière accepta parce qu’elle savait que son mari est aussi herboriste. Chemin faisant, le couple a croisé un voisin qui s’est même réjoui de revoir les deux conjoints ensemble. Entre temps, Moustapha avait pris soin de se munir d’une machette bien aiguisée. Seule à la merci de son mari fou de rage, ce dernier n’a pas hésité à s’en servir une fois en brousse, hors de tout regard. Ainsi, il a assené plusieurs coups de machette sur la tête et le cou de la malheureuse.
Après avoir commis sa sale besogne, Moustapha est tranquillement retourné à son
domicile, sans feuilles, ni écorce d’arbre. Le voisin qui avait croisé le couple, était
étonné de voir Moustapha retourner seul. Ainsi, il a demandé où se trouve l’épouse
Awa. Pourquoi n’est-elle pas revenue avec lui ? Et fait surprenant, parti cueillir des
feuilles et écorces, Moustapha était revenu les mains vides. Toutes choses qui étaient
inhabituelles chez le couple. Alors, le voisin a décidé d’informer un policier qui habite
dans la localité. Aussitôt, le jeune policier s’est rendu chez Moustapha pour l’interroger au sujet de son épouse. Le suspect a tenté de défendre des arguments sans tête, ni queue. Ainsi, le policier a très vite compris qu’il avait des choses à cacher. C’est ainsi qu’il l’a immobilisé et il a fait appel aux habitants du quartier. Face à la témérité du jeune policier, Moustapha s’est résolu finalement à dire la vérité en conduisant le policier et le voisin sur le lieu du crime, dans la forêt classée.
Après avoir faits les constats d’usage, le policier a mis les différentes indications afin
de faciliter la localisation de la scène du crime où gisait le corps sans vie de la jeune
Awa. Aussi, le policier a retrouvé l’arme du crime que Moustapha avait soigneusement
caché. Après, il l’a conduit au Commissariat de Sébénicoro pour des investigations plus
poussées. Ainsi, il ressort de l’interrogatoire du nommé Moustapha Bagayoko que le
mobile de son crime est passionnel. Il estime, en effet, que son épouse voulait le trahir
au profit d’un autre homme. Et d’ajouter qu’elle avait abandonné le domicile conjugal
pour ce faire.
Boubacar PAÏTAO