Covid-19 : des chefs d’Etat africains plaident pour une Afrique résiliente face au coronavirus .Cinq chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique de l’Est ont participé à une table ronde virtuelle de haut niveau du New York Forum Institute (NYF-Institute), ayant pour thème :  » Pour une Afrique résiliente : Quelles voies tracées  » face à la menace de la Covid-19.

Il s’agit de l’Ivoirien Alassane Ouattara, du Nigérien Mahamadou Issoufou, du Sénégalais Macky Sall, du Kenyan Uhuru Kenyatta et Sierra-léonais Julius Maada Bio. Ces cinq chefs d’Etat ont présenté des actions menées dans leurs différents pays au niveau individuel et au niveau collectif dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19. A l’unanimité, ils ont plaidé pour une  » nouvelle, gouvernance ,mondiale  ».

Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé l’Afrique à changer son rapport à la santé. Il pense qu’il est temps de former et d’éduquer la jeunesse africaine face aux enjeux mondiaux, et d »octroyer des emplois aux jeunes, seul moyen capable d’empêcher leur exode. Pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, un changement est devenu nécessaire avec la Covid-19. La nouvelle perception devrait être celle d’une  » nouvelle gouvernance politique et économique mondiale plus démocratique  ». Il appelle à une accélération de l’intégration politique et économique du continent, qui devrait passer par des institutions démocratiques fortes, capables de promouvoir une bonne gouvernance politique et économique dans les différents Etats du continent, selon lui.   »Ce sont ces grandes questions qui doivent alimenter les débats au niveau continental et au niveau mondial », a-t-il ajouté.

Le président sénégalais Macky Sall a plaidé de son côté pour l’annulation de la dette des pays africains. Il a proposé de faire des recherches sur des mécanismes plus souples afin de restreindre la dette du continent. A titre de rappel, il a indiqué que l’encours de la dette de l’Afrique subsaharienne représente moins de 2% des ressources mobilisées au cours de cette pandémie pour les pays du G20. Il invite les bailleurs de fonds à aider les pays africains à atténuer leurs dettes commerciales. Ce qui permettra d’alléger leurs finances publiques.  »À l’orée d’une décennie décisive pour notre siècle et à quelques mois du prochain G20, nous entendons définir ce que sera le monde d’après, le monde que nous voulons pour nous-mêmes et pour nos enfants », a déclaré Macky Sall.

Les chefs d’État ont plaidé la cause de l’Afrique auprès de la communauté internationale et ont relevé les défis endogènes du continent, notamment les droits de l’Homme, la démocratie et le développement économique.  »L’un n’allant pas sans l’autre », a estimé le président Sierra- Léonais Julius Maada Bio. En plus du combat contre les inégalités, le nouveau combat devrait être celui sur les études climatiques. Ce combat doit permettre à l’Afrique de mobiliser des ressources financières pour sortir les populations de la pauvreté, en permettant aux États de lever des impôts considérables (mobilisation de ressources internes) jusqu’à 24% du PIB contre moins de 20% pour la plupart des Etats africains. En vue de renforcer les Investissements directs à l’étranger et consolider les ressources de la diaspora africaine, ont-ils estimé.

Noël Ndong

Afrique-Monde