Si tout se déroule bien comme prévu, les maliennes et les maliens de
l’intérieur et de l’extérieur seront aux urnes le 29 juillet prochain pour
désigner leur futur président de la république pour les cinq années à venir. 24
candidats (23 hommes et une femme) parmi eux le président sortant,
Ibrahim Boubacar Keita, ont été retenus par la cour constitutionnelle. Sur ces
24 candidats, quatre présumés (04) favoris se dégagent qui sont le président
sortant, Ibrahim Boubacar Keita, Soumaila Cissé, Aliou Boubacar Diallo et
Cheick Modibo Diarra suivis de deux outsiders qui sont Housseini Amion
Guindo et Modibo Sidibé. Les 18 autres ne sont que des figurants et des
plaisantins.
C’est parti depuis le 7 juillet dernier pour la campagne à la course à la
présidentielle du 29 juillet prochain entre les 24 candidats retenus par la cour
constitutionnelle. Candidat à sa propre succession pour un nouveau mandat de
cinq ans (son dernier conformément à la constitution de 1992), le président
Ibrahim Boubacar Keita aura fort à faire face à trois autres gros favoris parmi
les 23 autres dont une femme contrairement à la présidentielle de 2013. Il
s’agit de Soumaila Cissé, Aliou Boubacar Diallo et Cheick Modibo Diarra sans
oublier les menaces de Housseini Amion Guindo et de Modibo Sidibé. En effet
si en 2013 IBK était considéré comme l’homme de la situation par la majorité
des maliens suite à la grave crise sécuritaire qui avait secoué le pays, force est
de reconnaitre que les attentes n’ont pas été comblées pour bon nombre de
maliens. Pour cause ce dont le président IBK a été élu en 2013 à savoir la fin de
la crise sécuritaire au Nord du Mali semble être encore un rêve voire
impossible. Pire elle s’est étendue jusqu’au centre du pays voire jusqu’au sud
en témoigne les évènements récents à Djenné, Koro et dans le cercle de Mopti.
Aussi sur le plan de la gestion des affaires du pays, les différents scandales
financiers (achat de l’avion présidentiel, l’affaire des engrais frelatés, les
surfacturations de l’achat des équipements militaires et le rapport accablant
du Vérificateur Général), la hausse des prix des denrées alimentaires, la rareté
de l’argent sont autant de maux reprochés à IBK. Ce qui a provoqué le départ
de la plupart de ses amis et alliés d’hier comme le chérif de Nioro, le populaire
activiste Ras Bath, les partis politiques qui ont contribué au large succès au 2 e
tour et qui ont désignés leurs propres candidats contre lui à savoir le CNID, le
MPR, le PACP, la CODEM, et l’Adp-Maliba et certains de ses lieutenants
comme Mamadou Igor Diarra, Modibo Kadjoké, Mohamed Aly Bathily, Kalifa
Sanogo, Dramane Dembélé, Moussa Sinko Coulibaly. Notons que Moussa
Mara(YELEMA) et Konimba Sidibé(MODEC) qui furent tous deux ministres
pendant le quinquennat du président sortant ont décidé de soutenir Cheick
Modibo Diarra. Mais malgré tout les partisans du président sortant peuvent
compter sur l’administration et tous ceux qui sont devenus riches sous le
régime actuel en vue de briguer un second mandat. Mais force est de
reconnaitre il sera face à des poids lourds à savoir Soumaila Cissé soutenu par
le Collectif de la défense de la république(CDR), le mouvement le plus
populaire à l’intérieur et à l’extérieur du pays à travers son guide Ras Bath. En
plus le candidat de l’URD semble être le chouchou de la communauté
internationale et surtout des chefs d’états de l’espace UEMOA. Autre atout
majeur du candidat de l’URD depuis trois ans, son parti ne fait qu’enregistrer
l’adhésion des poids lourds politiques et des gros cadres issus d’autres partis
politiques et surtout du parti présidentiel. Autre candidat que le président
sortant doit faire face c’est son ex-allié, Aliou Boubacar Diallo de l’Adp-Maliba
soutenu par le Chérif de Nioro et Mamoud Dicko. En plus de ce soutien de
taille, le candidat Diallo jouit une grande popularité dans le Wassoulou et dans
la région de Kayes du fait de ses activités minières et de ses actions
humanitaires en faveur surtout des veuves et des enfants des militaires
tombés sur le champ d’honneur de 2012 à maintenant à travers sa fondation
Maliba. Autre menace sérieuse pour le président sortant, Cheick Modibo
Diarra qui profitera du mécontentement des artisans, des paysans, des
ouvriers, des commerçants détaillants et surtout des déguerpis de l’opération
Ami Kane qui se sont sentis lésés par la gestion du président sortant. Que dire
de Modibo Sidibé et Housseini Amion Guindo qui peuvent surprendre les
quatre présumés favoris qui peuvent profiter du vote des indécis et des
maliens convaincus. Sur les 18 autres candidats, on peut citer Mamadou Igor
Diarra, Mamadou Oumar Sidibé, Moussa Sinko Coulibaly, Dramane Dembélé ;
Modibo Koné, Hamadoun Touré, Mountaga Tall, Choguel Maiga, Oumar
Mariko comme des figurants. Quant aux plaisantins, ils sont Harouna Sankaré,
Mamadou Traoré, Mme Djénèba N’Diaye, Kalifa Sanogo, Modibo Kadjoké,
Daba Diawara, Adama Kané, Mohamed Aly Bathily et Niankoro Yeah Samaké.
Donc pendant 21 jours le président sortant et les 23 autres candidats devront
se munir de solides arguments pour convaincre l’électorat malien en vue de
bénéficier de leur confiance. Il ne fera aucun doute que le thème de la
campagne sera axé sur la crise sécuritaire persistante du pays et pire qui ne fait
que se dégrader tous les jours en témoigne les récentes tueries à Mopti,
Djenné et Koro. Notons que le président sortant Ibrahim Boubacar Keita est le
candidat le plus âgé avec 73 ans suivi de Soumaila Cissé et Kalifa Sanogo avec
69 ans. Harouna Sankaré et Mamadou Traoré sont les plus jeunes avec 37 ans.
Moussa Bamba