C’était le vendredi dernier. Au moment des faits qui remontent à 2008, les accusés étaient tous mineurs et les victimes âgées de moins de 13 ans.
Selon l’arrêt de renvoi Modibo Doumbia vivait dans une concession sise à Faladié. Depuis le décès de son épouse, ses relations avec son colocataire Mah Konaté se sont détériorées et cela se répercuta sur leurs enfants. Sali, une voisine des Doumbia aurait dit à Modibo Doumbia de faire quelque chose pour surveiller ses enfants. Ainsi ses soupçons s’éveillèrent lorsqu’il constata que ses enfants faisaient des cauchemars la nuit. C’est ainsi qu’il les interrogea et fut stupéfait d’entendre qu’en son absence les enfants de Mah les faisaient rentrer dans la maison de leur mère pour les sodomiser. Les enfants ajoutèrent que les 8 accusés les amenaient de temps à autres dans une concession inachevée ou dans une maison délabrée pour les déshabiller, enduire leur anus d’huile afin d’abuser d’eux. Ils expliquèrent que les accusés mettaient du chiffon dans leur bouche pour les empêcher de crier et menaçaient de les tuer si jamais ils en parlaient à quelqu’un d’autre.
Les accusés ont nié les faits qui leur sont reproché à l’enquête préliminaire, à l’instruction et devant la barre.
Le Ministère public, représenté par Lassina Traoré a dans son réquisitoire demandé à la cour l’acquittement des accusés présents pour manque de preuve dans le dossier.
Les accusés avaient pour conseils Me Hamadoun Habib Sissoko et Me Siaka Balla Traoré.
Me Hamadoun Habib Sissoko a focalisé sa plaidoirie sur l’absence de preuve qui a miné le dossier dès le début de cette affaire. Il a beaucoup critiqué le certificat médical établi par le medecin qui va vite en besogne en parlant directement de viol et de sodomisation sur les enfants.
La cour qui était présidée par Sidiki Kéita, après délibération a acquitté Modibo Traoré, Amadou Diakité et Moussa Doucouré .Les autres accusés (Dramane Koné, Abdoul Aziz Guindo, Tamba Traoré, Broulaye Konaté et Mohamed Mariko) n’ayant pas comparu ont été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle.
Harouna NIARE
Le Scorpion 22/06/2011