Plus tard, une voisine de Hadja constata des traces de sang dans toilettes et en informa Adja, qui à son tour interpella son aide-ménagère. Celle-ci nia les faits et il faudra l’intervention d’un médecin pour prouver que Mafouné venait d’accoucher. Le même jour, une équipe de la Protection civile se rendra sur les lieux du drame pour extraire le corps du nouveau-né.
Le certificatd’expertise médicale de l’inculpée n’a laissé apparaitre aucun trouble mental, alors que les faits, prévus et punis par l’article 199 du CP peuvent donner lieu à l’application de peines criminelles. A la barre, Mafouné a reconnu les faits, et, à la question de savoir si le nouveau-né était vivant ou mort-né, l’inculpée répondra qu’il n’avait poussé aucun vagissement lors de l’accouchement.
Le Ministère Public, représenté par Naremba Traoré, substitut du Procureur de la Commune VI du District de Bamako, après avoir recensé et étudié minutieusement les faits, a affirmé que l’inculpée était coupable et qu’il s’agissait d’une volonté longuement mûrie d’infanticide. Il a donc demandé à la Cour l’application de la loi.
Me Lassine Diarra, Avocat de la défense, a affirmé que l’intention de Mafouné était de se débarrasser de son bébé, vivant ou pas, par crainte de ses parents. Selon lui, l’infanticide n’était pas consommé et il ne s’agissait ici que d’une tentative.
Il a cité comme jurisprudence un célèbre arrêt de la Cour de Cassation française et mis en exergue l’absence d’autopsie et d’analyse médicale au moment des faits. De plus, l’accusée était mineure et devait donc bénéficier des circonstances atténuantes.
Cet excellent avocat a été entendu, car la Cour, en rendant son verdict, a assorti la peine d’emprisonnement à 5 ans infligée à Mafouné de sursis.
Adama Bamba
Source: Le 22 Septembre 2014-08-11 03:08:59