Pour cette première session de la Cour d’Assises au titre de l’année 2011, le public a été frappé par les verdicts rendus à l’issue des travaux. Et l’attention du public s’est particulièrement portée sur les inculpés qui ont été libérés faute de charges suffisantes contre eux.
En procédant à une comparaison entre la dernière session de l’année 2010 et celle qui vient de s’achever, on peut constater que ça va mieux dans l’ensemble, car contrairement à la dernière session de l’année 2010, les accusés n’ont eu aucune peine à expliquer les faits sans être influencés dans leurs propos. Signalons également qu’au cours de ces trois semaines de la Cour d’Assises, les différents inculpés qui ont passé à la barre ont souvent facilité la tâche des magistrats et édifié l’auditoire sur les contours et détours des affaires qui les ont conduits devant la justice.
Sur un tout autre plan, il y a lieu de saluer les représentants de la société civile pour le respect dont ils ont fait preuve envers les accusés et autres inculpés. Par ailleurs, on a pu constater que dans l’ensemble le Droit a été dit et respecté, et par les magistrats, et par les représentants du Parquet général, mais aussi par le public qui accorde de plus en plus une importance capitale aux sessions de la Cour d’Assises. D’autre part, plusieurs affaires pendantes jugées au cours de cette session de la Cour d’Assises pouvaient connaître leur dénouement depuis leurs phases préliminaires.
Au cours des travaux de cette session ordinaire de la Cour d’Assises, plusieurs personnes ayant assisté aux audiences ou après avoir été à l’écoute des faits dans certains cas n’ont pas manqué de décrier des comportements jugés peu orthodoxes de la part de certains policiers et éléments de la gendarmerie. Tout comme le public, certains accusés et inculpés ont également déploré la façon dont certaines enquêtes sont menées par les agents des services de sécurité. Et des accusés et inculpés, de soutenir que c’est au prix de pots de vin que certaines personnes impliquées de près ou de loin dans certaines affaires ont pu recouvrir leur liberté dès la phase préliminaire et depuis les locaux de certains services de sécurité. Ces propos ont été rapportés par certains inculpés eux-mêmes : mais quant à la véracité de ces propos, cela est une autre affaire.
Par ailleurs, des inculpés ont déploré la façon dont les conflits entre des jeunes filles et des garçons sont traités par certains agents de sécurité. Il en est de même entre une femme et un homme. Le plus souvent, sans même se donner le temps d’écouter les propos de l’homme, ils le conduisent en prison : un fait qui doit cesser, ont déclaré plusieurs personnes. Tout ce qu’on peut ajouter, c’est est grand temps qu’on mette fin à de tels comportements (s’ils s’avèrent fondés), surtout quand on sait que nous vivons tous dans un pays respectueux du droit et de la bonne justice.
Par Kassoum Mariko
Le Coq 08/07/2011