subissent les conséquences de la crise politique et institutionnelle que traverse le pays ». Au niveau de l’espace culturel « Bouna », le programme de location a baissé de rythme. Traditionnellement réservé aux concerts, aux réunions, aux spectacles humoristiques (comme l’émission « Yélèbougou »), l’espace cherche désespérément clients. « D’habitude, la boisson coule à flot. Et le restaurant affichait souvent complet. Mais avec la crise, les clients se comptent du bout des doigts », déplore une serveuse. Artistes au placard La Rencontre des chasseurs du Mali a été annulée du fait du coup d’Etat. Organisée par le ministère de la Culture, elle devait avoir lieu dans la journée du vendredi 23 mars. Au ministère de la Culture, on regrette les pertes financières engendrées par cette annulation. Car certaines délégations avaient déjà commencé à arriver à Bamako.
Très attendue par les chercheurs et les professionnelles de la culture, cette rencontre constituait l’affirmation de l’ancienneté et de l’authenticité de la confrérie des chasseurs, traditionnels dépositaires et gardiens des valeurs civilisatrices. Rendez-vous culturel majeur et d’échange de savoir, elle revêt une opportunité pour la jeune génération de s’enraciner. L’autre événement annulé, c’est la 1re édition du Festival de Kayes sur le fleuve Sénégal. Prévue du 29 au mars au 1er avril, les organisateurs ont dû surseoir au projet, malgré des investissements importants. Les populations de Kayes, qui attendaient cet événement, voyaient en cette initiative du ministère de la Culture, en collaboration avec la Fondation Festival sur le Niger, une opportunité de valoriser le patrimoine culturel de la localité et développer son artisanat.
A la Fédération des artistes du Mali (Fédama), le moral est en berne, comme l’explique son secrétaire général, Modibo Konaté. « La plupart des artistes n’ont plus d’occupation. Les opérateurs culturels n’ont plus le financement pour mettre en œuvre leurs initiateurs », constate-t-il. Pour lui, l’esplanade de la Pyramide du souvenir, qui sert de lieu d’animation permanent pour les artistes a dû annuler toute sa programmation. Le Palais de la culture Amadou Hampaté Ba ne fait pas l’exception. Ici, toutes les programmations de la fin du mois de mars et de celui d’avril ont été annulées.
C’est dans ce contexte que la finale de son concours national de musique pour les jeunes, intitulé « Sogoma dolo », a été reportée.
I. F. Sissoko
L’Indicateur Du Renouveau 30/04/2012