COUP D’ETAT DE 2012 Des preuves de la politisation du dossier du capitaine Sanogo

Capitaine de l'armée malienne et professeur d'anglais au Prytanée militaire de Kati, à la suite du coup d'état du 22 mars, il s'empare du pouvoir et devient président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) devenant chef de l'État selon les termes de l'ordonnance no 0001 du CNRDRE portant Acte fondamental de l’État du Mali du 26 mars 2012.

On pensait alors que le plus difficile venait d’être surmonté avec l’inculpation formelle de l’ex-putschiste pour « meurtres et assassinats, complicité de meurtres et assassinats », suivie de son incarcération d’abord dans un camp de la gendarmerie nationale à Bamako, avant son transfert loin de la capitale malienne.

Près de trente-trois mois après la chute de celui qui aimait se présenter comme « le sauveur du Mali », nul ne peut dire avec précision quand et où son procès pourrait se tenir. « Au plan procédural, le dossier est prêt à être jugé. Il ne manque qu’à le programmer », a assuré, sous couvert de l’anonymat, un haut magistrat malien.
Le juge en charge du dossier, Yahaya Le juge Karembé, a accompli les principaux actes d’instruction avec l’audition des protagonistes, la confrontation entre les accusés, l’exhumation des corps des bérets rouges du charnier de Diago.

Dans une affaire judiciaire classique, il ne resterait plus qu’à clôturer l’information et à renvoyer les prévenus aux assises. Toutefois, dès le départ, il est apparu que l’affaire Sanogo se situait aux frontières du judiciaire et du politique. Comme l’atteste d’ailleurs la décision de l’exécutif de le détenir à Sélingué, à près de 120 km de Bamako, dans la sous-préfecture de Yanfolila, alors que le code de procédure pénale malien précise que l’inculpé doit être placé en détention par le juge dans le siège de la juridiction d’instruction. Il doit être à sa disposition et accessible à ses avocats.
Avec le Monde