On pensait alors que le plus difficile venait d’être surmonté avec l’inculpation formelle de l’ex-putschiste pour « meurtres et assassinats, complicité de meurtres et assassinats », suivie de son incarcération d’abord dans un camp de la gendarmerie nationale à Bamako, avant son transfert loin de la capitale malienne.
Près de trente-trois mois après la chute de celui qui aimait se présenter comme « le sauveur du Mali », nul ne peut dire avec précision quand et où son procès pourrait se tenir. « Au plan procédural, le dossier est prêt à être jugé. Il ne manque qu’à le programmer », a assuré, sous couvert de l’anonymat, un haut magistrat malien.
Le juge en charge du dossier, Yahaya Le juge Karembé, a accompli les principaux actes d’instruction avec l’audition des protagonistes, la confrontation entre les accusés, l’exhumation des corps des bérets rouges du charnier de Diago.
Dans une affaire judiciaire classique, il ne resterait plus qu’à clôturer l’information et à renvoyer les prévenus aux assises. Toutefois, dès le départ, il est apparu que l’affaire Sanogo se situait aux frontières du judiciaire et du politique. Comme l’atteste d’ailleurs la décision de l’exécutif de le détenir à Sélingué, à près de 120 km de Bamako, dans la sous-préfecture de Yanfolila, alors que le code de procédure pénale malien précise que l’inculpé doit être placé en détention par le juge dans le siège de la juridiction d’instruction. Il doit être à sa disposition et accessible à ses avocats.
Avec le Monde