Côte d’Ivoire: une centrale électrique avec les déchets du cacao

Une centrale électrique à biomasse utilisant les déchets de la production de cacao, la première au monde, est à l’étude en Côte d’Ivoire, avec l’appui de la coopération américaine, ont annoncé lundi les autorités américaines et ivoiriennes, lors de la signature d’une série d’accords économiques.

La centrale devrait démarrer en 2023 à Divo (centre). Sa puissance sera de 60 à 70 mégawatts, selon Yapi Ogou, directeur général de la Société des énergies nouvelles (Soden), qui pilote le projet. La Côte d’Ivoire dispose actuellement d’une puissance totale de 2.200 MW.

Les études techniques de faisabilité pour cette centrale devraient être bouclées en avril 2019, financées à hauteur d’un million de dollars par l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA). L’investissement prévu pour la construction de la centrale est de 154 milliards de francs CFA (235 millions d’euros).

La production de cacao en Côte d’Ivoire, numéro un mondial du secteur, génère chaque année 26 millions de tonnes de déchets, principalement les cabosses de cacao d’où sont extraites les graines, selon M. Ogou.

La centrale à biomasse devrait permettre d’économiser 250.000 tonnes de CO2 par an, a-t-il dit. Neuf centrales similaires pourraient potentiellement être construites dans le pays.

Les autorités ivoiriennes ont aussi signé un accord avec le géant mondial des services de paiement Visa, pour déployer à large échelle dans le pays des solutions de paiement mobiles, complémentaires des services déjà proposés par les compagnies de téléphone mobile.

L’objectif est de généraliser les paiements électroniques pour les 1,1 million de producteurs de cacao, de café et de noix de cajou (qui représentent au total 20% du PIB de la Côte d’Ivoire), pour les transports en commun, ainsi que pour les salaires des fonctionnaires, les bourses d’étude, le règlement des factures des services publics, selon le communiqué de Visa.

70% de la population ivoirienne n’a pas accès aux services financiers actuellement, a expliqué à l’AFP Andrew Torre, le président de Visa pour l’Afrique et l’Europe. La généralisation de paiements électroniques permettra également d’accroître la « transparence », a-t-il affirmé, alors que comme beaucoup de pays d’Afrique, la Côte d’Ivoire fait face à d’importants problèmes de corruption et de détournements de fonds.

Les Etats-Unis ont dépêché en Côte d’Ivoire leur plus importante délégation commerciale depuis « des décennies », dirigée par le sous-secrétaire d’Etat américain au Commerce International Gilbert Kaplan, selon le communiqué de l’ambassade américaine. Après 16 ans d’absence, l’USTDA a rouvert une agence à Abidjan.

Les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis ont bondi de 55% entre 2012 et 2017, pour atteindre 1,8 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros), les Etats-Unis étant le deuxième client de la Côte d’Ivoire, a indiqué le ministre ivoirien du Commerce Souleymane Diarrassouba. L’objectif est de porter les échanges à « 3 milliards de dollars à l’horizon 2025 », a indiqué le ministre, invitant les entreprises américaines à « investir massivement en Côte d’Ivoire ».

(©AFP / 02 juillet 2018 17h52)