Accroître la visibilité de l’art et des artistes africains. Telle est l’ambition de la plateforme numérique AFRICART, lancée ce mois de février 2019 à Abidjan (Côte d’Ivoire).
AFRICART est le premier réseau social basé sur le partage de contenu artistique et culturel africain. Il se décline en versions multiples: soit via une application téléphonique soit sur Internet via un site web.
Son président, l’Ivoirien Frank Yoboué, a créé cette plateforme en réponse au négativisme ambiant qui cible, selon lui, le continent africain: « il n’y a pas que des coups d’États manqués en Afrique, il y a aussi de l’art ».
Le principe qui sous-tend cet outil numérique est de favoriser l’échange de connaissances et de pratiques entre les artistes du continent africain et de faire mieux connaître leurs créations au reste du monde. La plateforme est collaborative, c’est-à-dire qu’elle permet à l’artiste de poster directement son travail et à l’utilisateur de le visionner, le commenter, le partager ou l’ajouter à sa play list. Les aires culturelles sont variées: cinéma, comédie, danse, enfant, mode, musique, peinture, photographie, sculpture et documentaire.
Outre cette vocation interactive, AFRICART se veut « complémentaire à YouTube » précise Frank Yoboué, en « proposant des entrées thématiques par sujets d’intérêt culturels ». Elle permet de gagner du temps et de cibler spécifiquement chacun des 55 pays d’Afrique contributeur.
Sa démarche suscite déjà les encouragements de la communauté artistique comme le confirment les témoignages présentés lors du lancement. « AFRICART c’est la révolution. Toute l’Afrique dans la main! » s’est enthousiasmé l’artiste producteur réalisateur ivoirien Muss. Le concept de cet outil est parfaitement ancré dans la tradition culturelle africaine, comme le souligne la marraine de l’évènement Were Were Linking, artiste pluridisciplinaire: « la création en Afrique est souvent communautaire. Tout le monde travaille et une personne présente le travail du groupe et signe pour la communauté ».
AFRICART a l’ambition de compter un million d’utilisateur d’ici le début 2020. Pour promouvoir son potentiel, elle sera présentée dans une dizaine de pays d’Afrique dont le Nigeria, le Burkina, le Liberia et le Sénégal. Un lancement est aussi prévu en France et aux États-Unis à l’attention du tout public et de la diaspora africaine qui s’intéresse déjà au concept: « Nous les Africains de la diaspora, en avions besoin d’AFRICART pour rester connecté au continent ».