Côte d’Ivoire : nouvelles inculpations de proches de Laurent Gbagbo

 

Cinq autres personnes sont assignées à résidence à Katiola, dans le centre du pays.
Pascal Affi N’Guessan et ses six co-détenus de Bouna ont été inculpés vendredi 5 août 2011, la veille du discours du président Ouattara pour le 51ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Dans cette allocution, il tendait la main aux responsables du FPI et de LMP, l’ex-majorité présidentielle.

L’ancien Premier ministre, Affi N’Guessan, Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président, Diabaté Beh, un ancien conseiller économique à la présidence, et quatre autres détenus sont tous inculpés au moins pour crimes économiques et éventuellement pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

Peu de temps après l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, avait été l’un des premiers cadres pro-Gbagbo à se retrouver en résidence surveillée dans un hôtel d’Abidjan. Il avait pu garder un téléphone pour communiquer mais très rapidement, fin avril, il avait été emmené, d’abord au Golf Hôtel, où se trouvait l’ensemble du premier gouvernement Ouattara, -un gouvernement qui reprochait à Affi Nguessan d’avoir voulu organiser une rébellion en contactant les militaires ivoiriens exilés au Ghana. Pascal Affi N’Guessan a été par la suite transféré dans la prison de Bouna dans le nord, où il est encore détenu.

Selon l’AFP, qui site le parquet d’Abidjan, cinq autres personnes assignées à résidence à Katiola, dans le centre du pays, dont l’ex-chef des « femmes patriotes » Geneviève Bro Grébé et l’ancien ministre Jean-Jacques Bechio, ont également été inculpées.

Les 12 inculpés restent détenus sur les mêmes sites mais sont désormais en détention préventive.  Vingt-six autres pro-Gbagbo -parmi lesquels l’ancien Premier ministre Akè N’Gbo et d’autres ex-ministres – avaient déjà été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou d’infractions économiques. Ils sont détenus principalement à Boundiali dans le nord.

Laurent Gbagbo est détenu à Khorogo, également dans le nord, et son épouse Simone à Odiéné, dans le nord-ouest. Aucun des deux n’a pour l’instant été inculpé. Les avocats de l’ex-président jugent sa détention illégale.

Des proches de la mouvance Gbagbo estiment que les inculpations en cours dissuadent certains cadres qui ont fui lors de la crise de rentrer dans leur pays, malgré la main tendue par Alassane Ouattara.

 

RFI 10/08/2011