En Côte d’Ivoire, l’Onuci, l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, a dénoncé, jeudi 11 août, de nouvelles violences. Entre le 11 juillet et le 10 août, vingt-six exécutions sommaires sont signalées. Ces exactions impliqueraient principalement des membres de la nouvelle armée mise en place par le président Ouattara. D’après l’Onuci, c’est dans des zones largement peuplées de partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, près de Duékoué ou à Abidjan, que les exactions ont eu lieu.
Selon Guillaume Ngefa, chargé des Droits de l’homme pour l’Onuci, les vingt-six exécutions sommaires sont essentiellement le fait des FRCI, la nouvelle armée mise en place par le président Alassane Ouattarra : « L’Onuci a constaté pendant ces quatre dernières semaines que vingt-six personnes avaient été exécutées sommairement et aussi quatre-vingt-cinq personnes ont été victimes d’arrestation arbitraire et de détention illégale. Nous avons aussi constaté onze cas de viol, principalement dans la région de Duékoué. Nos investigation indiquent que sur ces cas d’exécutions sommaires extra judiciaires, la plupart ont été commis par les éléments des FRCI ». Dans la capitale, huit fosses communes ont, en outre, été découvertes dans le quartier de Yopougon, ajoute Guillaume Ngefa.
Le gouvernement attend les résultats des enquêtes
L’Onuci appelle les autorités et la justice ivoiriennes à faire toute la lumière sur ces exactions. Du côté de l’armée et des autorités, on estime devoir attendre, justement, le résultats des enquêtes avant de se prononcer. « En Côte d’Ivoire, nous avons une justice qui fonctionne, affirme Alla Kouakou, porte parole de Guillaume Soro, Premier ministre et ministre de la Défense. En ce qui concerne les militaires, le procureur militaire est aussitôt instruit et pourra diligenter des enquêtes. Maintenant, l’armée reste l’armée. On ne va pas oublier qu’en Côte d’Ivoire, on prend des sanctions contre des militaires qui ont commis des fautes. Et donc en ce qui concerne ces quelques éléments des Forces républicaines, on attend le résultat de l’enquête et le Premier ministre, ministre de la Défense, réagira au moment opportun ». Le mois dernier, le président Ouattara avait appelé ses nouveaux chefs militaires à assainir les rangs de l’armée.
RFI 12/08/2011