Côte d’Ivoire : inculpation de 58 militaires fidèles à Laurent Gbagbo

Pas moins de 58 militaires pro-Gbagbo ont été inculpés, jeudi 11 août, pour des crimes commis pendant la période de crise postélectorale. Une quarantaine d’entre eux, dont la majorité avait été arrêtée il y a plusieurs semaines, ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés à Abidjan et Korhogo. Les deux tiers des militaires inculpés sont des officiers.

Comme l’explique le procureur militaire Ange Kessy, un certain nombre d’officiers et de sous-officiers ont été inculpés suite aux enquêtes sur les événements postélectoraux explique. Il n’y a pas eu de nouvelles arrestations, mais une quarantaine de personnes qui étaient déjà en prison y sont restées. Les chefs d’inculpation sont : arrestation arbitraire, séquestration, meurtre, coups et blessures volontaires, viol, vol, détournement de fonds aux fins d’achat d’armes et de recrutement de mercenaires, formation et entretien de miliciens ainsi que violation de consignes.

Ces inculpations concernent une quarantaine d’officiers et une vingtaine de sous-officiers. Selon le procureur militaire Ange Kessy, la responsabilité des officiers est plus importante : l’accent est donc mis sur la responsabilité des chefs, sans pour autant négliger la responsabilité pénale de ceux qui exécutent. Parmi la soixantaine d’inculpés, il y a trois officiers qui ont été dénoncés par un collègue militaire. Ils auraient tiré les obus qui ont tué des femmes d’Abobo pendant la période postélectorale. 

Pour l’affaire qui concerne Konan Boniface, Ange Kessy explique que 23 hommes ont été placés en détention. Ils sont soupçonnés d’avoir formé des miliciens, recruté des mercenaires et d’avoir acheté des armes. Quant au colonel-major Konan Boniface, on lui a notifié qu’on lui reproche des choses, mais il est en liberté car on suppose qu’il est revenu en Côte d’Ivoire pour travailler à la réconciliation. On lui a aussi notifié qu’on sait où il habite, qu’il n’est plus dangereux et qu’à chaque fois qu’on aura besoin de lui, il sera présent. On a donc pas eu besoin de l’arrêter.

Jusqu’ici aucun militaire fidèle au président Ouattara n’a été inquiété, malgré les pressions des organisations de défense des droits de l’homme qui dénoncent de nombreuses violations des droits de l’homme commises par ses soldats. 

RFI 12/08/2011