Laurent Gbagbo est coriace et comme leur chef, ses derniers combattants montrent qu’ils sont prêts à mener la lutte jusqu’au bout. Les officiers des Forces républicaines impliquées dans la bataille de ce matin le reconnaissent eux-mêmes : la résistance a été farouche et la colonne de véhicules partie de l’Hôtel du Golf s’est cassé les dents sur les tirs de barrage des soldats et miliciens loyaux au président sortant.
A la mi-journée, des commandants FRCI, après plusieurs assauts infructueux, affirmaient avoir effectué un repli tactique sur leur position. Une formule militaire généralement utilisée pour masquer un échec.
Il faut dire que prendre la résidence présidentielle qui est située dans un cul-de-sac n’est pas une mince affaire, et 100 à 150 combattants de Laurent Gbagbo qui sont retranchés dans la bâtisse avec des pièces d’artillerie lourde et le millier de miliciens qui seraient positionnés tout autour, peuvent attendre laisser venir les assaillants avant d’ouvrir le feu.
Dans l’après-midi, des tirs de kalachnikov se faisaient encore entendre à Cocody, mais aussi quelques rafales ont été entendues au Plateau. Nul doute que lors de cette bataille du jour en plein cœur de la ville, pas seulement des combattants sont tombés. Et le maigre répit observé lors de la deuxième partie de journée pourrait ne pas durer pour déloger Laurent Gbagbo de la résidence.
Les combats ont eu lieu dans le quartier de Cocody, un quartier qui abrite plusieurs ambassades dont celle du Japon. Cette dernière a été attaquée par des hommes armés. Par voie de conséquence, plusieurs diplomates ont demandé à partir. Mercredi, 410 étrangers ont quitté la Côte d’Ivoire, encadrés par des militaires français de la Force Licorne.
Par ailleurs, la situation humanitaire est très préoccupante à Abidjan, au 6e jour des affrontements. La nourriture est de plus en plus rare et de plus en plus chère. De nombreux habitants de la ville sont très inquiets.
Par RFI 07/04/2011
