Sous l’impulsion du Programme Croissance économique de l’Usaid, les experts des deux pays n’ont pas perdu de temps pour trouver des solutions et lever les contraintes qui limitent sérieusement le volume des recettes des opérateurs économiques sur l’axe Dakar-Bamako. Pour le chef de la délégation sénégalaise, par ailleurs directeur des Transports terrestres Dame Seck, il s’agit d’élaborer un document commun et consensuel entre experts des deux pays en vue de faciliter la tâche aux décideurs lors de la toute prochaine conférence transfrontalière. Longue de 1.476 kilomètres, le corridor Dakar-Bamako est le théâtre de tracasseries de toutes sortes vécues au quotidien par les opérateurs économiques.
Les experts ont enregistré une moyenne de 31 contrôles par voyage et un ratio de 2-3 contrôles sur tous les 100 kilomètres. Cela représente un volume de prélèvements illicites moyen de 43.000 francs Cfa par voyage. Ces informations, contenues dans le document présenté à Kayes par la partie sénégalaise, en disent long sur le calvaire des camionneurs. Les postes frontaliers de Kayes et, surtout, de Diboli au Mali sont indexés et estampillés postes à hautS risques par les camionneurs, victimes pour la plupart de leur analphabétisme.
Le chef de la délégation malienne Fousseyni Traoré, Secrétaire général de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture du Mali (Apcam) informe, pour sa part, que la méthode d’approche commune aux deux pays est basée sur la mise en place de comités sectoriels au nombre de quatre, à savoir : le bétail, les produits agricoles, les produits industriels et le volet transports et infrastructures.
Les opérateurs économiques actifs sur le corridor en question participent aux travaux de Kayes. Les résultats issus de leurs travaux seront par la suite amendés et validés par l’administration publique. Ce processus d’identification des contraintes et de formulation des solutions devra aboutir à l’organisation de la prochaine conférence transfrontalière entre les deux pays pour la mise en place d’un plan d’action concerté et d’un mécanisme de suivi des recommandations pratiques afin de lever les entraves liées aux échanges commerciaux sur le corridor. Il faut surtout rappeler que 95% des échanges commerciaux inter-Etats dans l’espace Uemoa se font par voie terrestre. Ce qui justifie amplement la mise en place au Sénégal du comité national de facilitation des opérations de transport et de transit sur les corridors routiers de l’espace Uemoa.
Détail important, avant la crise ivoirienne, plus de 90% des opérations maliennes d’import-export transitaient par le Port d Abidjan. Depuis, le Sénégal assure l’essentiel du volume des 1.500 milliards FCfa d’exportations du Mali dans le monde, à travers le Port autonome de Dakar.
Le Mali demeure donc le premier partenaire commercial du Sénégal dans la sous-région, même si sa part dans les exportations vers les pays Uemoa s’est sensiblement repliée à 48% en 2009 contre 53,7% en 2008.
L’ Indicateur Renouveau 13/12/2010