Selon de sources concordantes, Me Mamadou Gakou, président du parti de la Convention du peuple (COPP), a déjà signé la plate-forme du Parti uni pour la République (PUR) qui veut présenter un candidat unique à la prochaine présidentielle. Par rapport à cette situation, Me Gakou que nous avons rencontré, explique qu’il était politiquement impossible pour lui de dire à la conférence de presse, devant ses militants que le parti pourrait ne pas avoir de candidat pour 2012, au risque de les pousser au découragement. En signant cette plate-forme, Me Gakou s’engage comme le stipulent les textes du regroupement politique, à promouvoir les actions de l’actuel chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, auquel il s’est opposé depuis 2002. Cette opposition était devenue farouche depuis la réélection d’ATT en 2007 où sous couvert du FDR, le président de la COPP ne faisait que tirer à boulet rouge sur le régime.
On se rappelle que lors de sa conférence de presse du 23 mars dernier, il s’attaquait au régime ATT en ces termes : « Tout Etat, parce qu’il ne produit pas pour vivre, mais a besoin de prélever pour exister, est rentier. Mais notre pays transgresse, en cette matière, les limites de l’admissible. Il a dépassé la rente pour se livrer à la prédation. Tout est bon pour percevoir des rentes : l’exploitation ouvrière comme les souffrances agricoles de l’office du Niger. Comme ces rentes ne suffisent pas à un Etat glouton, chaque prérogative de la puissance publique devient l’occasion de créer une rente artificielle. On voit par exemple apparaître des péages sur la circulation des personnes et des marchandises.
La répartition de ces prélèvements varie : une part pour le fonctionnement réel ou symbolique de l’Etat, une part pour la poche du chef du département, une part pour la redistribution qui confère la puissance au parti ou assure sa bonne image et qui constitue le moyen le plus efficace pour les élections et le contrôle social. Conquérir l’Etat devient ainsi pour les partis et les opportunistes qui sont à leur flanc la méthode la plus sûre, beaucoup plus sûre que n’importe quelle autre activité, d’acquérir la richesse, et le plus rapidement du monde. L’action à entreprendre est claire pour la COPP : s’il faut privatiser le secteur public, il faut nationaliser l’Etat ». C’est ce discours que vient de renier Me Gakou en signant au PUR. Mais, cela ne saurait étonner personne au Mali connaissant l’homme et les politiciens maliens.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur renouveau 30/03/2011