La 24e Conférence des Nations unies sur le climat s'est clôturée, le samedi 15 octobre à
Katowice en Pologne. A l'issue des travaux, un texte consensuel servant de mode d'emploi
pour l'accord de Paris sur le climat a été adopté par les 196 pays, bien qu'il ne soit pas
considéré à la hauteur des ambitions par bon nombre d'observateurs.
Du 3 au 15 décembre 2018, la 24e Conférence des Nations unies sur le climat (Cop-24) a
réuni à Katowice en Pologne, les décideurs politiques, les spécialistes et la société civile.
Après deux semaines de travaux, un texte final a été adopté tard dans la nuit du samedi 15
décembre 2018. Si ce texte consensuel devra servir de plan d'actions pour la mise en œuvre
de l'accord de Paris sur le climat adopté lors de la Cop-21 en 2015 à Paris en France, son
contenu est jugé insuffisant par rapport aux ambitions par beaucoup de spécialistes.
Le texte prévoit que tous les pays soient soumis aux mêmes règles de transparence et de
contrôle sur leurs engagements à la fois sur les questions de financement et sur leurs actions
concrètes pour réduire leur gaz à effet de serre. Dans ce sens tous les pays produiront
des rapports qui seront présentés aux Nations unies à partir de 2024.
Le texte accorde une flexibilité et un délai supplémentaire aux pays les moins avancés pour
atteindre leurs objectifs, conformément à leur demande. Par contre, le texte final de la Cop-
24 reste flou et complexe sur les questions de financement des projets d’adaptation au
bénéfice des populations.
En effet, il ne résout pas le problème de l'échelonnement des contributions des pays
industrialisés au Fonds vert climat qui sera renfloué en 2019 à hauteur de 10 milliards de
dollars pour faire face aux urgences. Mais aucune autre solution n'est préconisée par le texte
pour l'après 2025. Les acteurs de la société civile sont aussi restés sur leur faim, à Katowice.
En effet les Etats-Unis, la Russie et les pays producteurs de pétrole ont fait pression pour que
le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec),
qui souligne pourtant l'urgence de la réduction des gaz à effet de serre, ne soit mentionné
qu'à minima dans le texte final. Ce qui n'oblige plus les pays à réduire leurs émissions de gaz
à effet de serre, à court terme.
Enfin la 24e conférence des Nations unies sur le climat a été un échec pour les défenseurs
des droits humains. Le texte final de la Cop-24 a relégué les notions de pertes et dommages
dus au changement climatique en note bas de page, douchant ainsi les espoirs des partisans
du concept de justice climatique.
Comme les précédentes conférences sur le climat, la Cop-24, à Katowice, n'a pas permis de
dégager des solutions efficaces à la hauteur des ambitions dans la lutte contre les causes et
les conséquences des changements climatiques à cause des positions des uns et des autres
visant à défendre leurs seuls intérêts nationaux, d'abord.
Abdrahamane Diamouténé avec Mouhamadou Touré, Fondation Hirondelle