En prélude à la conférence des parties sur le climat à Marrakech (Cop-22) du 6 au 18 novembre 2016, la délégation de l’Union européenne (UE) au Mali a organisé mardi à l’hôtel Mandé une journée d’information à l’endroit des journalistes pour mieux les outiller sur des questions liées aux changements climatiques.
L’ouverture des travaux était présidée par la chargée d’affaire de la délégation de l’UE au Mali.
La première communication a porté sur les négociations internationales (Cop-21 et Cop- 22), présentée par le 2e conseiller à l’ambassade de France, Samuel Gourgon, et Mohamed Ahamnich, conseiller à l’ambassade du Maroc au Mali.
Le premier a noté des avancées de la Cop-21 tenue, à Paris en 2015, notamment la ratification du protocole par environ 90 pays dont le Mali et l’Union européenne sur 195 pays. M. Gourgon a aussi évoqué la mobilisation en cours de 100 milliards de dollars d’ici 2020 pour l’atténuation et l’adaptation en faveur des pays qui subissent les conséquences des changements climatiques. Sur ce fonds, la construction de plusieurs infrastructures sont attendues au Mali.
Le second orateur, M. Ahamnich, a fait le bilan des préparatifs et des enjeux de la Cop-22. A l’en croire, tout est fin prêt au Maroc pour accueillir cet événement d’importance capitale dans la lutte contre les effets néfastes sur l’environnement. Selon lui, plusieurs rencontres test ont eu lieu déjà sur les sites retenus pour les rencontres, notamment à Marrakech.
Birama Diarra a éclairé la lanterne de la trentaine de journalistes participants à cette session d’information sur la position de notre pays dans les négociations internationales.
« Notre pays est considéré comme un puits de carbone et le restera jusqu’en 2030. Il va contribuer au maximum de ses possibilités à l’ambition collective de limiter d’ici à la fin du siècle l’augmentation de la température globale de la planète sous 2°C », dira-t-il. Et d’ajouter qu’avec l’intensification des changements climatiques, les scénarios climatiques à l’horizon 2100 prévoient en moyenne une augmentation des températures de 3°C et une diminution de la pluviométrie de 22% sur l’ensemble du pays.
La nature des engagements du Mali en matière d’atténuation est celle d’un scénario d’atténuation conditionnelle, avec l’appui des partenaires de coopération, et celle d’un scénario d’atténuation inconditionnelle, au cas où le pays serait le seul investisseur. Ils sont basés sur la réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES) par rapport à un scénario de base (BAU). Les gaz considérés sont le CO2, le CH4 et le NO2
La période du scénario de base est 2015-2030 et celle du scénario d’atténuation 2020-2030. Le niveau des ambitions de réduction des GES du scénario d’atténuation par rapport au scénario de base est de 29 % pour l’agriculture, 31 % pour l’énergie et 21 % pour le changement d’utilisation des terres et foresterie, a indiqué M. Diarra.
Le coût global du scénario d’atténuation conditionnelle s’élève à 34,68 milliards US. En matière d’adaptation, la vision du Mali, a-t-il poursuivi, est de faire de l’économie verte et résiliente aux changements climatiques une priorité.
Pour la période 2015-2020, le coût des besoins à rechercher par le Mali s’élève à 1,062 milliard US. Il correspond au financement des cinq grands programmes qui ont été exposés au Sommet mondial sur le climat en septembre 2014 à New York. Ces programmes portent sur la foresterie, l’agriculture intelligente et les énergies renouvelables.
Les actions de l’UE sont focalisées surtout sur l’élaboration des termes de référence, le suivi-évaluation des protocoles adoptés et de la promotion des actions d’atténuation et d’adaptation. L’union consacre environ 20 % de son budget dans le cadre des actions en faveur de la protection de l’environnement notamment au Mali. Elle concoure également à la promotion des énergies renouvelables et des nouvelles technologies qui produisent moins de GES.
Les organisateurs ont invité la presse à plus d’engagement dans la sensibilisation et l’information des populations pour minimiser les effets des changements climatiques.
Ousmane Daou