Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Abdoulaye Diop et son collègue de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé et l’ambassadeur de la France au Mali, Gilles Huberson, ont paraphé la semaine dernière le document de convention de financement relatif au « Projet de production hydride et accès rural à l’électricité » dénommé « Phare ».
La convention a été signée entre l’Agence française de développement et le gouvernement du Mali. La cérémonie de signature de cette convention s’est tenue au département des Affaires étrangères en présence notamment du ministre de l’Energie et de l’Eau, de l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain Holeville et du directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Bruno Deprince. Cette convention de financement qui porte sur un montant de 25 milliards F CFA entre l’Agence française de développement (AFD) et le gouvernement concerne la réalisation du « Phare ». Ce financement est réparti entre l’AFD (13,1 milliards F cfa), une subvention du Fonds fiduciaire européen pour les infrastructures en Afrique pour 11,8 milliards F cfa, une contribution de l’Etat malien pour 600 millions F CFA et une participation des exploitants privés pour 1,3 milliard F CFA. L’objectif général du « Phare » est de soutenir le développement économique et l’amélioration du bien-être des populations dans les zones rurales de notre pays, en favorisant l’utilisation des ressources énergétiques renouvelables et en renforçant l’implication du secteur privé dans l’accès à l’électricité en zones rurales.
Quant à l’objectif spécifique, il vise la fourniture d’un service électrique fiable, abordable et pérenne à environ 156.000 personnes situées dans des localités rurales isolées. Ainsi, une soixantaine de localités rurales, dont une dizaine situées dans les régions du Nord est concernées par ce projet d’électrification rurale. Le projet permettra d’augmenter les capacités installées, d’étendre les mini-réseaux électriques et de renforcer l’implication des acteurs privés qui exploitent ces centrales.
« Phare » s’articule autour de la composante d’hybridation solaire de la production thermique de centrales isolées, d’une composante d’extension des mini-réseaux locaux, de branchement de nouveaux usagers. Une autre composante est relative au renforcement des capacités de l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification rurale (AMADER).
Après avoir signé la convention, le ministre Diop a rappelé que ce projet revêt une importance capitale pour notre pays dans la mesure où le Mali fait face à une crise énergétique qui se traduit par un déficit de production et un faible taux d’accès à l’énergie surtout pour les populations rurales. Le développement des énergies renouvelables et l’extension de l’électricité en zones rurales s’inscrivent dans les priorités du gouvernement.
L’ambassadeur Huberson a soutenu que la convention qui sera mise en œuvre permettra de renforcer l’accès des populations rurales à l’électricité, de promouvoir les sources énergétiques locales et renouvelables et de faire baisser le coût de revient de l’énergie. Par ce geste, l’ambassadeur de la France a rappelé que le président français François Hollande répondait ainsi à une recommandation de la Convention des parties sur le changement climatique (COP 21) organisée à Paris en décembre dernier en annonçant un engagement de 2 milliards d’euros, soit 1300 milliards F CFA d’investissements pour les énergies renouvelables en Afrique d’ici 2020. Le projet « Phare » s’inscrit dans la dynamique portée par la COP 21 qui consiste à faire coïncider la transition énergétique et l’accès des populations à un service d’électricité fiable et pérenne.
L’ambassadeur Gilles Huberson a donné l’assurance que l’engagement de son pays ne se limitera pas au projet « Phare ». Mais concernera plusieurs projets en cours de préparation en collaboration avec le département de l’Energie et de l’Eau, les acteurs privés ou des organisations régionales. Ces différents projets concerneront le renforcement du réseau de transport, la gestion de l’injection de ressources intermittentes ou la production d’énergie renouvelable.
Le ministre Abdoulaye Diop a souligné que la convention couvre les secteurs qui sont en parfaite adéquation avec les axes stratégiques n°1 et n°2 du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2016-2018) qui constitue le cadre référentiel des interventions des partenaires techniques et financiers. Il a exprimé la gratitude du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et du gouvernement pour la constante disponibilité dont fait preuve la France pour accompagner les efforts de développement du Mali.
Mamadou DOLO