Les autorités du pays ont fixé les élections communales en Novembre prochain, malgré la recrudescence de l’insécurité sur l’ensemble du territoire malien. On s’interroge sur l’entêtement du pouvoir à tenir coûte que coûte à tenir ces élections alors qu’il est matériellement impossible de tenir des élections dans ces conditions.
La situation sécuritaire du pays s’est considérablement dégradée. Si l’extrême nord du pays était préoccupant, désormais aucune partie du territoire national n’est épargné par l’insécurité. Tout récemment, après Nampala, les maliens ont assisté stupéfait à ce qui s’est passé à Ténenkou et à Kidal. De la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger à aujourd’hui, juin 2015-début août 2016, les attaques terroristes, les conflits interethniques et le grand banditisme ont fait plus de 600 morts dans le pays. Malgré cette situation sécuritaire volatile, le gouvernement a appelé le collège électoral pour novembre prochain. Et même si les élections communales aujourd’hui s’avèrent nécessaires, il y a des conditions préalables à remplir : sécuriser les populations et le processus électoral. Le ministre de l’administration territoriale aurait dû réunir ses partenaires et les partis politiques pour un dialogue avant de fixer une nouvelle date pour ces élections reportées à maintes reprises. Pourquoi mettre les partis politiques devant un fait accompli ? Même si cela semble réjouir le parti pouvoir : le RPM. Pas étonnant vu que cela fait plusieurs fois que le parti présidentiel n’arrive pas à tenir son congrès. Dans son communiqué de félicitation adressé au ministre, le RPM félicite le Président de la République et le Gouvernement pour la dite mesure qui s’inscrit en bonne place du processus de paix et de réconciliation nationale à travers le renforcement de la décentralisation par une meilleure implication des populations à la base sur les questions de développement local et de sécurité. Pas étonnant de la part d’un parti politique qui peine à organiser son congrès et qui n’a pas pu mobiliser les électeurs dans une petite circonscription à Baroueli. Le ridicule ne tue plus au Mali. C’est pour dire que le tintamarre du parti au pouvoir continue à traduire la fuite en avant d’un régime qui ne sait plus où donner la tête. Les concertions tant demandé par l’opposition devrait précéder l’organisation d’élections pour éviter la déchirure dans un pays, aujourd’hui, trop fragilisé. Le pays gagnerait plus dans ces concertations que d’organiser des élections dans un pays en insécurité totale.
Fakara Faïnké
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