Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goita a convoqué, la semaine dernière, le Conseil national de la Transition (CNT) à une session extraordinaire. A l’ordre du jour, l’un des points qui a fait plus de débat reste projet de Loi portant institution de la Police territoriale. Voici ce qu’il faut retenir dans ce texte.
En effet, les différentes concertations et réflexions, qui ont suivi la crise politico-sécuritaire de 2012, notamment les états généraux de la décentralisation, ont abouti à la conclusion que la réussite du processus de décentralisation est directement liée à la paix, la sécurité et la stabilité, qu’elle doit, par ailleurs, contribuer à renforcer.
C’est dans ce cadre que le gouvernement avait signé avec les différentes parties l’accord pour la paix et la réconciliation dans notre pays. Ceci envisageait une plus grande responsabilité des collectivités territoriales, dans la gouvernance de la sécurité, à travers, notamment la mise en place d’une police territoriale. Il s’agissait de faire en sorte que la décentralisation participe d’une approche intégrée de la sécurité, permettant d’aller à un développement durable et adapté aux spécificités locales.
Pour Conseiller membre du CNT, Pr Souleymane Dé, s’expliquant sur le plateau d’un confrère de la place, le projet instituant la Police territoriale a été proposé pour l’examiner non pour l’adopter. « Ce même projet a fait l’objet de précédentes autres sessions donc, ce n’est pas la première fois que ce projet est au menu d’une session du CNT » Et Pr Souleymane Dé de préciser qu’il y a possibilité de renvoyer ledit projet, qui date de 2020. Avant d’indiquer que le texte sur la police territoriale a été examiné 3 fois, et il a été renvoyé pour des insuffisances.
A ce propos, nous avons contacté l’un des responsables de la police nationale dont nous préférons taire le nom. Celui-ci dira que si les autorités acceptent cette création de la Police territoriale, « c’est qu’elles auront trahi le peuple malien ». Pour exprimer une forme de désaccord par rapport à cette initiative.
Par ailleurs, pour ce qui concerne la révision de la Charte de la transition, il déclare que cela était prévisible, car selon lui, la Transition devait prendre fin le 27 février 2022, correspondant à la période précédemment prévue, avant « la rectification ».
A l’en croire, la session va supprimer le poste de vice-président, au profit du président du CNT, conformément à la Constitution. Et d’ajouter que la durée de la Transition ne pourra pas être fixée, car estime-t-il, « les autorités de la Transition sont en discussions avec la CEDEAO, pour convenir d’un « chronogramme acceptable ». Il est donc, à le croire, très difficile de « fixer une décision pour mettre cela dans la charte », de façon anticipée.
A ses dires, dans la révision de la Charte de la Transition, le CNT sera élargi, comme cela a été demandé lors des assises nationales de la refondation, pour expliquer que cela va satisfaire le critère de l’inclusivité.
Lamine BAGAYOGO