Je ressens cette disparition au plus profond de moi, car tout en étant son cadet, j’ai fréquenté avec le défunt les mêmes classes à Nara. C’est à la faveur des orientations sanctionnant les examens de fin d’études primaires en 1950 que nous avons été séparés.
Lui sera au Cours Normal de Bamako et moi au Lycée Terrasson de Fougères, l’actuel Lycée Askia Mohamed. Samba ne connaîtra pas l’ascension fulgurante de certains de ses camarades mais il n’a rien perdu du respect de tous ces amis haut gradés ou pas. Après un long séjour de dix ans à Taoudénit sur lequel il écrira un livre saisissant, l’enfant de Balal est revenu avec la même force de conviction, décidé à témoigner et déterminé à défendre partout la justice et la légalité.
Après tant d’années de séparation, le hasard de la vie a voulu que Samba et moi soyions voisins à Lafiabougou où nos familles s’uniront.
Samba mon ami, ta brave épouse Maimouna a su dignement te représenter et te soutenir. Mamou, Gainé, Hamady, Ina, Thiou, Mamou Fitini et Mountaga ton beau-frère sont tous éplorés comme beaucoup d’autres. Mais tous sont fiers de toi. La mort est infaillible. Dors en paix, cher frère.
Amadou Thiam
Journaliste et ancien ambassadeur,
Lafiabougou 14/02/2011