Le sport, comme les autres secteurs de la vie socioprofessionnelle partout dans le monde, n’échappe pas à des pratiques condamnables comme le harcèlement et les abus sexuels.
Après le scandale accusant la Fédération malienne de basket-ball (FMBB) d’avoir dissimulé des abus sexuels à l’encontre de joueuses mineures (révélation du célèbre journal américain, The New York Times, dans sa parution du 13 juin 2021), le Comité national olympique et Sportif du Mali (CNOSM) a décidé d’assumer ses responsabilités pour combattre ces pratiques, à travers notamment la prévention par l’information et la sensibilisation.
C’est ainsi qu’il vient d’organiser un atelier de trois jours (28 au 30 octobre 2021) au bénéfice des acteurs du mouvement sportif et olympique national.
«Ethique dans le sport», «harcèlement et abus : perception, formes et types» et «prévention et éducation contre les harcèlements et abus».
Tels étaient les thèmes de l’atelier de trois jours (28-30 octobre 2021) initié (en collaboration avec le ministère de la Jeunesse et des Sports) par le Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) dans son engagement contre le harcèlement et les abus sexuels dans la pratique sportive.
Cet atelier de sensibilisation et d’information sur les conséquences du harcèlement et des abus sexuels (frappés par le code pénal malien) était destiné aux athlètes, aux entraîneurs, aux médecins et aux dirigeants.
Il a été animé par des experts du Cnosm comme Alassane Mariko (Directeur exécutif du Cnosm), Cheick Konaté dit Takala (président de la commission éthique et prévention), Dr Sidibé Fatoumata Sidibé (présidente de la commission médecine) et Mme Tounkara Kadi Kanouté (présidente de la commission des athlètes).
«Ce séminaire vise à permettre aux différents acteurs d’adopter de bons comportements les uns envers les autres.
D’où sa tenue à l’Académie nationale olympique du Mali (un lieu symbolique) pour que les athlètes puissent marcher dans le droit chemin tout en se mettant à l’abri des harcèlements et autres abus», a déclaré Tidiane Niambélé (représentant le président Habib Sissoko) à l’ouverture de la session consacrée aux athlètes.
Il a invité les pratiquants actifs à se référer aux traditions et aux us et coutumes du Mali pour marcher dans le bon chemin.
La seconde session a été consacrée aux entraîneurs et aux médecins vendredi dernier (29 octobre 2021) au Musée Olympique.
Au nombre d’une trentaine, représentant presque toutes les disciplines sportives pratiquées dans notre pays, les participants ont suivi avec beaucoup d’intérêt le développement des différentes thématiques présentées et qui ont suscité des discussions enrichissantes permettant de baliser les voies et moyens de prévention de ces fléaux dans l’arène sportive nationale.
Des propositions pertinentes pour proscrire le harcèlement et les abus sexuels dans la pratique sportive nationale
L’atelier a pris fin samedi dernier (30 octobre 2021) par la 3e session consacrée aux dirigeants sportifs dans la salle de conférence du CNOSM.
Elle a été rehaussée par la présence du président du comité olympique, M. Habib Sissoko.
Ces trois jours ont non seulement permis de sensibiliser, d’informer mais aussi et surtout de recueillir des propositions réalistes et pertinentes des acteurs du mouvement sportif malien (athlètes, entraîneurs, médecins, dirigeants) afin de proscrire ces pratiques dans la pratique sportive de notre pays.
Ce séminaire a donc été un véritable cadre d’échanges avec toutes les catégories de la population sportive nationale pour élaborer une stratégie consensuelle de prévention et d’éducation sur les harcèlements et abus.
Notons que par harcèlement sexuel, on entend tout comportement verbal, non verbal ou physique à connotation sexuelle envers une personne ou un groupe de personnes, qu’il soit intentionnel ou non, légal ou illégal, reposant soit sur un abus de pouvoir et/ou de confiance et considéré par la victime ou un témoin comme non voulu ou contraint.
Par abus sexuel, on entend toute activité sexuelle pour laquelle un consentement n’est pas donné ou ne peut pas être donné.
Le harcèlement sexiste, les brimades…
sont des exemples courants de harcèlement et d’abus sexuels.
Le harcèlement et l’abus sexuel dans le sport constituent un problème social qui existe depuis plusieurs années.
Ces fléaux ont des effets très néfastes sur la santé physique et psychologique des athlètes et des pratiquants sportifs.
C’est pourquoi ils ne sont pas tolérables.
Après les révélations du prestigieux quotidien américain, «The New York Times» (accusant dans sa parution du 14 juin 2021 la Fédération malienne de basket-ball d’avoir dissimulé des abus sexuels à l’encontre de joueuses mineures), le président Habib Sissoko a décidé de prendre le taureau par les cornes pour rapidement enrayer la menace pouvant hypothéquer les efforts consentis pour un sport malien sain et plus performant.
Un engagement qui se nourrit naturellement des valeurs olympiques en parfaite harmonie avec nos valeurs sociales et sociétales.
«Si la pratique sportive est un droit fondamental pour tous, elle se fonde aussi sur diverses valeurs que les acteurs du sport doivent respecter, avoir l’esprit sportif c’est adopter ces règles.
Notre objectif est de favoriser la communication entre les acteurs du mouvement olympique et sportif national pour prévenir ces pratiques malsaines dans notre milieu sportif», a déclaré le président Habib Sissoko à la clôture de l’atelier samedi dernier.
Le Cnosm a montré la voie à suivre à tous les acteurs du mouvement sportif et olympique. Il revient maintenant à chacun de jouer sa partition parce que la vigilance de tous face à ces fléaux est primordiale pour que le cadre sportif reste celui d’une pratique ludique et protégée.
Alphaly