Avec un effectif de 700 hommes déployés sur le terrain, le Togo est l’un des pays alliés du Mali dans la Misma pour les opérations de reconquête du Nord. Leur mission : la sécurisation de la région de Mopti. Ce lundi 22 avril, notre équipe de reportage débarque dans leur base pour un échange, plutôt, à bâtons rompus.
Lorsqu’on est officier chargé de la communication d’une unité déployée sur le théâtre des opérations, la réceptivité et la disponibilité pour les journalistes sont une des vertus fondamentales.
Le lieutenant-colonel, Acolajsé Bébi a été à bonne école. Officier porte-parole du contingent togolais, dénommé « Battogo », il se présente comme un homme proche des médias. Ce lundi 22 avril 213, lorsque nous nous présentions devant la cour du QG de la troupe togolaise, un soldat nous annonce auprès de sa hiérarchie, après avoir procédé à notre identification.
L’officier de communication est disposé à s’entretenir avec nous. Mais il veut être exigent sur les procédures. Il faut l’autorisation de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma).
Pour avoir cette autorisation, c’est le colonel Maguèye Sy, de la Misma de Sévaré, qui s’en charge. Rencontré au QG de la force de la Cédéao, l’officier sénégalais donne son OK, et le porte-parole du contingent togolais décide se mettre à notre disposition.
Mission exaltante
D’entrée de jeu, l’officier précise que la mission au Mali, depuis 3 mois, se passe bien. »Nous sommes venus au Mali avec conviction, et nous accomplissons notre mission avec passion », explique le lieutenant-colonel Acolajsé Bébi, pour qui, l’intégration avec la population est un motif de satisfaction. »Si nous avons une difficulté, c’est sans doute qu’on n’a pas encore pu parler le dialecte de la localité », confie M. Bébi, avec un sourire qui en dit long sur les contacts faciles de ses troupes avec les populations civiles.
Riche de sa participation à au moins cinq opérations d’envergure de sécurisation au niveau nationale dans son pays, le lieutenant-colonel Acolajsé est à sa première mission internationale contre les jihadistes. »Nous sommes fiers d’être aux côtés du Mali pour une cause noble », dit-il, arguant que la sécurité d’un voisin est aussi celle du Togo.
Fort de 700 hommes, le contingent togolais est l’équipe de la Misma chargée de la sécurisation de la région de Mopti. C’est un contingent à trois niveaux, explique l’officier. Le premier est celui de niveau 2 constitué de l’hôpital, le second constitue le bataillon, et le troisième niveau est celui de la police, appelé »FPU » (Formed Police United).
Pour sa mission au Mali, le Togo a perdu 2 de ses éléments, notamment dans deux accidents de la route : un sur la route San-Mopti et le second sur le tronçon Sévaré-Bandiagara. »Nous regrettons cette disparition de nos compagnons, mais celle-ci n’est rien par rapport au défi qui nous est assigné », explique le porte-parole du contingent togolais.
Jusque-là, précise notre interlocuteur, les soldats togolais n’ont pas eu d’affrontements directs avec les groupes armés, mais les hommes veillent au grain, car toutes les éventualités sont à prévoir. C’est ainsi qu’en partenariat l’armée malienne, les forces togolaises multiplient les patrouilles et les check-points dans la région de Mopti. Le territoire est vaste, et les premières missions ont concerné Koro, Bandiagara et Mopti.
Après trois mois basé à Sévaré, le quartier général du »Battogo » devra être très prochainement déplacé à Douentza, avec une position avancée à Gossi, explique l’officier chargé de la communication du contingent. »Nous sommes en plein déménagement, car avec l’évolution des ordres de la Misma, la base doit monter à Douentza. Mais l’hôpital va rester, pour des soins de santé humanitaire », annonce le lieutenant-colonel Acolajsé, pour qui, si cette première troupe est présente pour 6 mois, le Togo devra rester au Mali le temps que durera la guerre contre les jihadistes.
Issa Fakaba Sissoko
Envoyé spécial à Mopti
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-04-25 06:01:19