L’espoir fait vivre, dit un célèbre dicton. Après d’interminables jours de chaleurs, voilà que le mercredi 27 juin, les premières pluies de la saison hivernale tombent sur Bamako et environs. Il s’agissait là des premières véritables pluies, celles que les Maliens attendaient depuis longtemps. En ce jour, malgré la morosité ambiante, l’on pouvait voir sur les visages de beaucoup la joie et le soulagement. Comme si ce changement de saison qui s’annonce allait balayer tous les soucis du moment qui pèsent sur les frêles épaules du citoyen lambda.
Le Mali croule sous le poids des problèmes : insécurité territoriale et alimentaire, crise sociale et scolaire, conjoncture économique aigue, et la toute dernière à ne point négliger, le Covid-19. Le tout donne une fresque d’une morosité rarement vécue de mémoire de Maliens. Mais, il semblerait que le vent songe à changer de direction. De nombreux citoyens en sont convaincus. N’ayant plus que leur foi pour tenir debout, ils savent qu’après une triste période, aussi longue soit-elle, ne peut être suivie que par une bonne période pleine de bonheurs. « Après toute difficulté survient certes un soulagement », cela est un commandement divin. Et lorsqu’ils ont constaté que tomba du ciel une pluie abondante causant un climat doux et frais, après de longues semaines de canicules, pour eux, c’est le début du soulagement.
Et quel que soit les défis auxquels sont confrontés l’Etat, tout d’un coup, la tendance est positive. Il semble même que cela soit une tendance mondiale. Car, le confinement qui avait été la disposition mondiale adoptée face au Covid-19, laisse peu à peu la place, au déconfinement, et à un semblant de reprises des activités çà et là. Idem au Mali, le couvre-feu qui avait rythmé les nuits des citoyens n’est plus. C’était comme si, tout d’un coup, la vie reprenait ses droits.
Une vision empreinte de naïveté, vous en diriez. Mais, mieux vaut aller de l’avant avec un poids sur son dos que de rester immobile, dos nu.
Ahmed M. Thiam