Au menu de cette rencontre se trouvaient des questions se rapportant au Premier ministre Cheick Modibo Diarra, à son maintien ou non et à l’architecture du nouveau gouvernement à mettre en place, un gouvernement permettant la reconquête du nord et l’organisation des élections. Mais de sources concordantes, le nouveau gouvernement est loin d’être formé. « Si les concertations ont été faites, personne n’a été d’abord consulté pour participer au gouvernement », indique une source proche de la présidence.
Le départ du Premier ministre Cheick Modibo Diarra a été demandé par de nombreux partis politiques, notamment ceux du FDR, de l’ADPS et même ceux qui ne l’ont pas demandé ne s’y opposent pas, outre mesure. La Confédération syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), la deuxième centrale syndicale du pays s’opposerait au départ du Premier ministre.
Le Premier ministre aurait en outre provoqué la colère de certains militaires en faisant des promesses non tenues. Les hommes en tenue comptaient sur lui pour doter l’armée d’équipements adéquats, pour livrer la guerre aux occupants du nord Mali. Aujourd’hui lâché par la classe politique et par l’armée, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra pourrait bien représenter le verrou qui sauterait. Pourrait-il cependant s’accrocher à la COPAM avec le redoutable Dr Oumar Mariko qui n’est pas tendre avec le président Dioncounda Traoré ? Les propositions faites par le président doivent être entérinées par une concertation nationale, selon certains regroupements de partis qui ont dans une déclaration lue à la télé ce mardi soir par Housseyni Amion Guindo, demandé aux autorités de prendre les dispositions pour l’ouverture d’une telle conférence nationale. La COPAM qui avait programmé une marche aujourd’hui, l’a reportée, à la demande des autorités, selon une autre déclaration lue par le Dr Adama Traoré de la COPAM.
Pour un meilleur attelage de la transition et la formation d’un gouvernement d’union nationale, le président par intérim Dioncounda Traoré, depuis son retour de Paris le 27 juillet dernier, a multiplié les concertations. Regroupements de partis politiques, associations de la société civile et plusieurs organisations ont été rencontrées par le président et ont bien apprécié les propositions de création de nouveaux organes de la transition, comme le Haut Conseil d’Etat (HCE), le Conseil nationale de la transition (CNT), la Commission nationale de négociation (CNN) qui sont de nature à permettre la conduite d’une transition apaisée. Le Pr Dioncounda Traoré a balisé le terrain pour la formation du nouveau gouvernement. Un délai avait été fixé par la CEDEAO au 31 juillet, mais qui a été prorogé de dix jours à la faveur du retour au pays du président Dioncounda Traoré.
B. Daou
Le Republicain
(08 Août 2012)
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