Ainsi, au niveau de la mobilisation des financements annoncés lors de la table-ronde des bailleurs de fonds, tenue à Djeddah en 2007, tous les accords ont été signés, ratifiés et sont entrés en vigueur. De plus, l’accord-cadre pour le financement de la composante énergétique a été signé en septembre 2011.
Par ailleurs, concernant les infrastructures de base, les consultants chargés du contrôle et de la surveillance des travaux de la route d’accès et du barrage ont été recrutés et mobilisés. Dans ce cadre, le processus de recrutement des entreprises chargées des travaux de la route et du barrage est entré dans sa phase terminale, après la transmission des rapports d’évaluation aux bailleurs de fonds.
Quant aux mesures d’accompagnement, relatives à la mise en œuvre du Plan de Gestion Environnementale, du Plan de Réinstallation des populations et du Plan de Développement Local, les actions ont porté essentiellement sur la construction du nouveau village de Taoussa et celle des 10 premières villas de la Cité d’exploitation du barrage.
En croire le ministre, «ces résultats sont d’autant plus louables qu’ils ont été obtenus malgré une diminution des ressources budgétaires de plus 20% au milieu de l’exercice budgétaire et des difficultés découlant des procédures de passation des marchés». Habib Ouane d’ajouter «si nous pouvons légitimement nous féliciter de ces avancées, force est de rester humbles et concentrés sur les objectifs fixés, car le plus dur est à venir, à savoir le démarrage, dans les prochaines semaines, des travaux de construction de la route d’accès et des travaux de construction du barrage, infrastructures de base indispensables à la mise en œuvre du Plan de développement lié au projet. Des efforts importants et soutenus devront être déployés en vue de la mise en œuvre, en temps opportun, du Plan de réinstallation des populations, notamment la construction des nouveaux sites de réinstallation et l’indemnisation, à bonne date, des populations affectées».
Il a, enfin, exhorté les uns et les autres à «redoubler d’ardeur au travail, à faire preuve de dévouement, d’abnégation et d’ingéniosité, pour que les travaux de construction des infrastructures puissent démarrer». Il faut noter que, pour renforcer le poste de sécurité mis en place à Taoussa depuis janvier 2010, le ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile a entamé les travaux de construction des locaux de l’Escadron de Gendarmerie de Taoussa. Dans ce poste il y aura des logements, des bureaux… Les travaux en sont au stade de finition, selon les techniciens.
Par ailleurs, la Commission de recensement, de délimitation et d’évaluation a procédé en 2010 au recensement, à la délimitation et à l’évaluation des biens des populations du village de Taoussa affectées par le projet. La valeur des biens à indemniser a été estimée à 207 837 600 FCFA. La commission d’indemnisation a procédé en juin 2011 à la signature des procès-verbaux entre l’expropriant (le Juge des expropriations) et les expropriés. La procédure se poursuit en vue du paiement des indemnisations.
Rappelons que cet ouvrage permettra la sécurisation au niveau de la décrue et des conditions d’inondation à l’amont de l’ouvrage, afin de supprimer le facteur crue pour la culture de submersion et les bourgoutières et de recharger la nappe phréatique proche du fleuve afin de pouvoir pomper dans le fleuve pour alimenter les périmètres irrigués.
La capacité utile de la retenue sera de 3 milliards de m3, sur un potentiel de 160 milliards de m3 déversés chaque année dans la mer, ont relevé les hydrologues de l’Autorité du Bassin du Niger sur les trois dernières décennies. Elle vise aussi à réguler le régime du fleuve, avec des débits d’étiages à l’aval minimum de 75m3 par an garantis pour la République du Niger. Ce qui permettra de développer des périmètres irrigués.
La réalisation de cet ouvrage assurera, également, la continuité du transport fluvial et routier, par la création d’une conjoncture entre le trafic fluvial de Tombouctou à Taoussa et une route de Taoussa à Gao, sur 130 km. Un port de pêche sera aussi réalisé, en vue de développer ce secteur, qui concerne, à ce jour, plus de 30 000 personnes. Actuellement le potentiel de pêche se limite seulement à 50 kg par hectare, avec une production annuelle moyenne de 80 000 tonnes. Elle a terriblement souffert de la sécheresse. Une centrale électrique sera également réalisée.
Paul Mben
22 Septembre 26/01/2012