Le financement de ses projets et programmes au Mali par la Banque mondiale est suspendu. Les responsables de l’institution indiquent que cette décision fait suite à « l’accumulation des échéances au titre du service de la dette extérieure pendant plus de 45 jours ». Le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, rappelle que ce sont les sanctions économiques et financières de la CÉDÉAO qui « ont empêché le gouvernement d’honorer ses engagements au titre de la dette publique extérieure ».
L’Information a fait le tour des réseaux sociaux ce mardi, 19 avril 2022. C’est à travers une lettre circulaire que le ministre de l’économie et des finances a ainsi notifié cette suspension aux coordinateurs des projets et programmes financés par la Banque mondiale.
À travers cette note, Alousséni Sanou a invité les différents coordinateurs à prendre les dispositions nécessaires. Il leur demande d’informer les entreprises et autres prestataires concernés par les projets et programmes en question.
Le ministre appelle aussi ces coordinateurs de lui fournir d’ici le mercredi, 20 avril, l’impact de cette suspension des financements de la Banque mondiale sur la mise en œuvre de leurs activités; la suspension est effective depuis le 15 mars dernier. Il a par ailleurs a rappelé, dans sa note, que ce sont les sanctions économiques et financières de la CÉDÉAO qui « ont empêché le gouvernement d’honorer ses engagements au titre de la dette publique extérieure ».
Cette suspension n’est pas une première. La Banque mondiale avait déjà suspendu ses activités au Mali le 24 mai 2021 suite à la prise du pouvoir par le colonel Assimi Goïta.
Cette suspension avait duré trois mois.
Chômage contractuel
Selon des informations rapportées par les confrères de l’hebdomadaire le ‘’Patriote’’, les derniers chiffres disponibles datant de septembre 2021, les 19 projets nationaux et 10 projets régionaux au Mali financés par la Banque mondiale font environ un montant total de 1,8 milliards de dollars (dons et prêts inclus). Ce qui avoisine la moitié du budget national du pays.
Ces projets soutiennent le développement de secteurs tels que l’énergie, la reconstruction et le redressement économique, l’eau et l’assainissement, l’autonomisation des femmes, la dividende démographique, l’éducation et la santé.
La décision de la Banque Mondiale de suspendre les décaissements en faveur des projets et programmes qu’elle finance au Mali constitue désormais l’épineuse équation que devraient résoudre les autorités de la Transition.
En effet, approché par la rédaction du Patriote un employé du système international qui souhaite garder l’anonymat, aurait confié que le Gouvernement malien ne pourra pas réaliser les activités ou projets financés par la Banque mondiale. Donc, pour lui, certains contractuels qui travaillent sur ces projets, ne seront pas payés avant la levée des sanctions. Un risque de chômage pèse sur ces travailleurs à moins que les négociations entre la CEDEAO et le Mali aboutissent.
Donc, il est urgent d’œuvrer pour la levée des sanctions
Rassemblées F. A
Source : Plume Libre