Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), le regain de violences dans la région de Kidal remet en cause la distribution d’aide humanitaire et surtout menace la vie de 57 000 enfants âgés de 6 à 23 mois et de plus de 39 000 femmes enceintes et allaitantes.
« Des centaines de ménages ont fui les violences à Kidal pour trouver refuge dans les régions ou pays limitrophes. En date du 4 août 2016, au moins 1025 nouveaux déplacés internes ont notamment été enregistrés à Ménaka et 356 à Gao par le gouvernement et ses partenaires humanitaires », indique le dernier bulletin bimestriel de l’Ocha.
Cette organisation indique que « les violences ont affecté l’accès des travailleurs humanitaires aux populations de Kidal et contribué à réduire davantage l’espace humanitaire ».
En raison de la situation sécuritaire sur le terrain, les organisations humanitaires ont dû restreindre leurs mouvements limitant ainsi « la réponse aux besoins prioritaires des populations vulnérables ».
« Les blessés ont pu être pris en charge par le personnel de santé, mais l’évaluation des besoins des déplacés par les violences et l’assistance des personnes affectées par les inondations dans la région n’ont pu se faire », déplore l’Ocha.
Au centre du Mali, l’accès humanitaire s’est aussi détérioré dans la zone de Nampala, dans la région de Ségou (au sud de Bamako), où des attaques « terroristes » ont eu lieu. De même, la présence d’hommes armés a été signalée dans les environs de Ténenkou, Youwarou et Douentza dans la région de Mopti où l’accès est déjà difficile en raison de la saison des pluies.
Un trou de 2,3 millions de dollars reste à combler
L’Ocha déplore une augmentation des contraintes d’accès dans les régions du Nord, qui « ont une conséquence importante sur la capacité des acteurs humanitaires à porter assistance et protection aux personnes dans le besoin ».
Faute de financement additionnel, l’avenir de plus de 57 000 enfants et 39 000 femmes pourrait être compromis dans le Centre et le Sud du Mali, signale le bulletin de l’Ocha. L’ensemble des distributions devait se poursuivre jusqu’en octobre. Mais, annonce l’Ocha, « un manque de ressources compromet actuellement l’exécution du programme prévu ».
Faute de financement, le gouvernement malien, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (Pam) et l’ensemble des partenaires internationaux et nationaux ont dû établir des priorités dans les zones et réduire le nombre de mois de distribution, indique le Bureau.
Ainsi, dans les zones à risques très élevés de dégradation de la situation nutritionnelle, comme à Tombouctou (Centre), les distributions couvriront six mois pour les enfants et quatre mois pour les femmes enceintes et allaitantes.
Dans toutes les autres localités, la couverture pour les enfants sera maintenue à quatre mois comme prévu et celle des femmes enceintes et allaitantes passera de quatre à trois mois.
Malgré cela, un trou de 2,3 millions de dollars reste à combler. Faute de quoi le Pam se verra dans l’obligation de réduire, à nouveau, sa couverture géographique et la fréquence de son assistance nutritionnelle pendant cette période cruciale.
D’après le Pam, indique le bulletin de l’Ocha, l’avenir de plus de 57 000 enfants âgés de 6 à 23 mois et de plus de 39 000 femmes enceintes et allaitantes serait ainsi compromis eu égard aux conséquences graves de la malnutrition sur la santé, le développement physique et mental.
Maliki