CONSEQUENCE DES EVENEMENTS Kidal se vide de sa population civile

Après les rudes combats qui se sont déroulés le samedi 17 mai 2014 dans la ville de Kidal, la peur a gagné les esprits des populations civiles. Dans ce lot, il y a les fonctionnaires qui ont tout simplement décidé de se mettre à l’abri.
Ainsi, les chefs et agents de l’administration en service dans la région n’ont pas d’autre choix que de fuir en masse. Comme ce fut le cas, lundi où les rares travailleurs qui avaient accepté de joindre leurs postes ont déserté la ville à bord des véhicules de fortune. La plupart par camions à destination de Gao.

La peur au ventre et surtout, ils se sont sentis abandonnés par l’Etat qui a préféré se focaliser sur la délégation du Premier ministre. Car, à quelques heures de son passage, c’est à une pratique de chasse à l’homme noir, à une véritable épuration ethnique qu’on a assisté à travers tous les quartiers du centre ville de Kidal et environs. C’est pourquoi, les fonctionnaires qui ont pu se cacher ont compris la nécessité de quitter la région surtout avec les prises d’otages au gouvernorat. Au-delà des agents de l’Etat qui se sont repliés vers les autres villes du Nord, il y a d’autres populations noires, notamment des boutiquiers et travailleurs de chantiers accusés de traitrise par les éléments du MNLA

Autre conséquence et pas des moindres, la gestion du retour des réfugiés et des déplacés de guerre devient difficile. Ce, à un moment où nombre d’entre eux ont regagné la région sur instruction des autorités. Par crainte de se faire prendre en tenaille dans les affrontements, c’est en grand nombre que ceux-ci aussi ont pris la direction de la brousse et des pays limitrophes.  Aux dernières nouvelles, le Pnud a entamé l’évacuation de ses agents non essentiels sur la ville de Gao. Idem pour plusieurs organisations étrangères et institutions onusiennes de la place. Pis, l’Adrar des Ifoghas est devenue une ville fantôme plus qu’elle ne l’était lors de l’occupation armée. Et au rythme où les choses évoluent, on est très loin de la fin du calvaire.

La reprise des combats hier mercredi matin va considérablement changer la donne et il faut s’attendre à une véritable crise humanitaire. Pour toutes ces raisons, IBK et son gouvernement devraient se préparer à la gestion des dégâts collatéraux de la recrudescence des hostilités, au pire.

Alpha Mahamane Cissé
L’Indicateur Du Renouveau 2014-05-22 13:29:28