CONSENSUS CMA-PLATEFORME SUR KIDAL Le gouvernement n’a pas souhaité réagir

Le samedi 15 août, à Touzik (Kidal), des échanges de tirs ont opposé combattants de la Cma et du Gatia.

Le gouvernement n’a pas souhaité réagir à cet accord. Joint par la rédaction de Studio Tamani, l’un des responsables du bureau du Haut représentant du chef de l’Etat dans la mise en œuvre de l’accord dit attendre les rapports des deux mouvements sur la réunion de Niamey. Pour certains observateurs comme Serge Daniel, journaliste et écrivain, joint au téléphone par Studio Tamani, ce consensus est « un pas important dans le processus de paix et de réconciliation ». Selon ces analystes, l’accord de Niamey devrait désamorcer la tension qui existe entre le HCUA et le Gatia sur la gestion administrative et militaire de la ville de Kidal.

ACCORD DE NIAMEY
La reculade de la CMA
Plate-forme et CMA ont convenu de se partager la gestion administrative et militaire de Kidal. Le Gatia, qui réclamait la coopération dans le domaine sécuritaire, a obtenu gain de cause. Désormais, des combattants du Gatia seront aux côtés de ceux de la CMA aux check-points. Ils seront associés à la sécurisation de la ville.
Des deux côtés de la délégation, les représentants affichent leur optimisme quant à « un retour à la normale ». Selon eux, « des mesures concrètes vont être prises pour faire baisser la tension à Kidal ». La CMA, qui avait toujours refusé de collaborer avec le Gatia sur le plan sécuritaire, considère cet accord comme une « avancée » dans la décrispation de la situation. « Tout ce qui peut nous faire avancer vers la paix est une bonne chose », explique Almou Ag Mohamed, le porte-parole de la CMA.

APRES LA SIGNATURE D’UN NOUVEL ACCORD
La CMA réaffirme son attachement à l’accord d’Alger, mais ne convainc pas
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) du Mali et la coalition de groupes armés « la Plateforme » ont réaffirmé dimanche à Niamey leur « attachement » à l’accord d’Alger, indique un « document d’entente » signé par les responsables des deux parties. L’accord d’Alger peine à être mis en œuvre depuis sa signature en mai 2015 par le gouvernement malien et des groupes armés pour instaurer une paix durable dans le Nord du Mali, également théâtre de nombreuses rébellions. Mais cela ne trompe personne.

Un chef jihadiste mauritanien, tué au Mali
AL-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) a informé de la mort, au Mali, de l’un de ses chefs, un Mauritanien du nom de Aboubacar Al-Chiguity.
Le Mauritanien a été tué lors d’une attaque menée par des jihadistes contre un camp de l’Armée malienne près de la frontière avec le Burkina faso, note un communiqué d’AQMI.

Kita : condoléances aux familles des victimes d’un conflit foncier
Une mission parlementaire s’est rendue samedi dans la Commune de Sofeto à Kita. L’objectif de cette visite, selon le chef de la délégation, était de présenter des condoléances aux familles des victimes tombées lors du conflit foncier entre les villages de Djoukounté et Nafadji, il y a 2 semaines.

NOUVEAU GOUVERNEMENT
Des ministres à la crédibilité douteuse

Les promesses faites par certains nouveaux ministres ne suscitent pas l’espoir chez nos populations. Certains d’eux ne payent pas de mine eu égard à leur passé récent.

Mme Nina Wallet Intallou, la nouvelle ministre de l’Artisanat et du Tourisme, qui avait crié sur tous les toits et frappé à toutes les portes pour l’indépendance de l’Azawad, est en tête de liste des ministres moutons noirs du gouvernement Modibo Kéita.
Elle avait déjà dit sur les médias, pendant sa campagne européenne pour l’indépendance de l’Azawad que les « populations de l’Azawad » ne se reconnaissent dans le Mali. « Nous voulons notre indépendance ou une fédération avec un référendum dans cinq ou dix ans, pas l’autonomie. Ce serait revenir en arrière, et nous sommes fatigués », avait-elle martelé en 2012.
Après une telle déclaration et le propos tenu lors de son débat avec l’honorable Chato Haïdara sur une chaîne de télévision française, la présidente des femmes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) se reconnait de nouveau Malienne. « J’ai envie d’aider mon pays. Le défi sera relevé », a-t-elle promis après sa nomination en qualité de ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Les girouettes tournent avec le vent.
Le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta, qui a fait son entrée dans l’équipe de Modibo Kéita, était considéré comme un exemple pour la jeunesse malienne. Une estime à vau-l’eau depuis sa défection de l’opposition, dont il a été l’un des animateurs vedettes.

Le baiser de Judas
Les explications données par l’ancien président des jeunes du PDS d’ATT ne sont pas convaincantes. Et depuis la crédibilité du nouveau ministre de le Jeunesse et de la Construction citoyenne est mise en doute par beaucoup de ses admirateurs.
Aujourd’hui, il est considéré par les uns comme un opportuniste politique et un homme politique sans conviction par les autres, car son adhésion à la majorité présidentielle est perçue comme une alliance contre nature compte tenu du rôle qu’il a joué au sein de l’opposition.
Et pourtant le ministre Koïta dans ses premières apparitions a manifesté sa détermination à relever le défi. « Je veux servir le pays en mobilisant la jeunesse autour des idéaux de la République pour un Mali en paix et sécurisé », a-t-il clamé.
Ces propos de l’ancien leader estudiantin méritent-ils d’être pris au sérieux par les Maliens ?
Pas pour le grand nombre, car sa nomination au poste du ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne par le Premier ministre Modibo Kéita est perçue comme le salaire de sa trahison.
Pour gagner la confiance des Maliens et des Maliennes, ces deux ministres ont besoin de faire des preuves et non de simples discours.
Y. C.