L’actuel président du Conseil des Maliens de Guinée, Aliou Traoré, est contesté, a-t-on appris, par de nombreux membres de la communauté malienne de ce pays frontalier du Mali. Parmi les détracteurs du président du Conseil, se trouve Mountaga Bah, pourtant Secrétaire général de la même association. Ce dernier, qui était présent à Bamako pour le renouvellement du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, a expliqué que la division des Maliens de Guinée est une « crise créée de toute pièces» par la mauvaise gouvernance de son chef.
A en croire Mountaga Bah, tout serait parti de la dernière élection du bureau sortant en 2015, où la transparence aurait fait défaut. Or, la mission d’observation de l’élection, qu’a envoyée le Haut conseil en Guinée, n’aurait pas cherché à s’enquérir de la situation sur le terrain, déplore le Secrétaire général du Conseil des Maliens de Guinée.
D’abord, l’élection s’est tenue dans des conditions irrégulières, se plaint M. Bah , et en dehors du consulat du Mali, malgré les protestations d’une franche importante de la colonie malienne en Guinée. Mais, ce qui a, semble-t-il, davantage creusé le fossé entre les deux tendances est que la mission de supervision de l’élection aurait déclaré vainqueur le candidat le plus offrant.
«Il n’y a pas eu d’élection. J’ai dit au chef de la mission que le dimanche n’était pas un jour d’élection mais je n’ai pas été écouté.», a dénoncé Mountaga Bah.
A lieu de voter au consulat, les électeurs ont été transportés dans un hôtel situé dans une commune de Conakry dont le maire s’opposa à cette décision.
Toutefois, l’élection du président du Conseil des Maliens de Guinée a pu avoir lieu grâce aux nombreux contacts que le chef de la mission de supervision entretient au sein de l’administration guinéenne.
Mountaga Bah, qui exprime son mécontentement quant à la conduite des affaires du Conseil des Maliens de Guinée, est venu à Bamako pour le renouvellement du bureau du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, mais il ne fait pas partie de la délégation envoyée par le président de son association à qui il s’oppose.
Les rapports entre les camps représentés par les deux hommes se sont détériorés, selon M. Bah, surtout lorsque le président sortant a assigné certains Maliens en justice pour reconnaitre son bureau.
Soumaila T. Diarra
Source: L’Indicateur Du Renouveau 25/08/2015