C’était au mois d’août dernier que devaient se tenir à Tombouctou les assises du 3ème congrès ordinaire du Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ-Mali). C’était la principale décision prise au sortir de la conférence nationale de l’organisation tenue au Stade du 26 mars les 28 et 29 décembre 2009. Cette conférence avait mis en place une commission de renouvellement des structures de base et la nomination des membres de la Commission nationale d’organisation dudit congrès. En son temps, le président de la Commission nationale d’organisation et vice-président du bureau sortant, Dramane Diarra plaçait ce 3ème congrès sous le signe de « la consolidation des acquis ». « Il est indéniable qu’en dix ans, nous avons révélé d’énormes défis dans le cadre de la promotion et de la défense des droits de la jeunesse malgré les difficultés. Aujourd’hui, notre principale ambition sera de préserver ce patrimoine. Et ce sera l’une des priorités du congrès de Tombouctou » soutenait-il.
Ces vœux pieux n’ont presque rien servi car à cause des problèmes survenus dans le renouvellement des structures locales, le président de la Commission nationale d’organisation, Dramane Diarra et ses camarades furent contraints et forcés à un report du congrès à ce novembre avec l’espoir d’aplanir les différents différends entre les différents candidats à la présidence de l’organisation, l’enjeu majeur de ce 3ème congrès restant véritablement la succession du président sortant, Siriman Traoré, frappé par la limite d’âge et les exigences statutaires qui ne permettent plus de faire deux mandats à la tête du bureau national.
Rien n’y fit. A quelques heures de l’ouverture des travaux, la tension est plus que vive au sein des organisations et associations des jeunes du Mali. Déjà au sein du bureau sortant, les dissensions ont abouti à la dissolution de la commission nationale d’organisation et la mise en place d’une nouvelle équipe dirigée par un ancien du CNJ en la personne de Séga Diabaté, actuellement vice-président de la Maison de la Presse. Cette décision du président sortant est contestée par le camp de son vice-président qui lui reproche de vouloir imposer son candidat à la tête du CNJ, en l’occurrence le secrétaire général sortant, Alioune Gueye investi d’ailleurs le mardi dernier par une coalition dirigée par le Dr Soumaré du MARD et qui prétend disposer de la majorité qualifiée pour composer le prochain bureau du CNJ-MALI.
Les autres candidats, principalement Abdoulaye Touré, chargé de mission au ministère de la Justice et présenté comme le favori du pouvoir, n’entendent pas se laisser-faire. Ils ont décidé de constituer un front uni pour « mettre en échec les ambitions malsaines de Siriman Traoré de faire main basse sur l’organisation de la jeunesse malienne », révèle un proche de Touré qui annonce que le congrès de ce week-end risque de conduire à une scission du CNJ avec l’élection de deux bureaux parallèles. Info ou intox, le congrès de ce week-end va se tenir sans nul doute sous haute tension avec des risques de graves dérapages.
Abdoulaye Diakité
L’Indicateur Renouveau 26/11/2010