Organisation apolitique à caractère associatif et citoyen, le Conseil national des jeunes du Mali « CNJ-Mali » est en train de déraper sur le terrain politique en violation de ses statuts. Ses idéaux risquent d’être compromis.
Ce n’est plus un secret. Les hommes politiques tentent d’imposer leurs jeunes dans les instances dirigeantes du Conseil national des jeunes du Mali. Le dernier événement en date a eu lieu le samedi 12 novembre lors du renouvellement du bureau de la Commune V. Des jeunes du Rassemblement pour le Mali (RPM, parti présidentiel) ont envahi les lieux, certains arborant l’emblème du parti.
Selon nos informations, ils ont tout fait pour imposer leur candidat. Des sources accusent l’honorable Moussa Tembiné d’être à l’origine de cette manigance. Il aurait demandé à Mohamed Salia Touré de lui céder la Commune V contre le soutien du RPM pour sa réélection pour un second mandat. Une pratique condamnable dans les statuts du CNJ. Ils n’autorisent pas l’immixtion des politiques dans les activités de l’organisation.
Le renouvellement des instances des six communes de la capitale, qui doit prendre fin normalement le 20 novembre, est émaillé de violences et de tentatives de mise en place de bureaux parallèles découlant de l’immixtion des politiciens, ce qui est de nature à créer des dissensions internes au sein du CNJ.
Pour les observateurs, toutes ces tractations se font menées à l’orée du congrès (les 28 et 29 novembre 2016 à Bandiagara) et de la volonté du président sortant Mohamed Salia Touré de se succéder à lui-même. M. Touré avait appelé les siens à ne pas participer à la dernière marche de l’opposition. Une décision très mal appréciée au sein de l’opposition qui, apparemment, garde une dent contre lui.
Des sources ont même évoqué le choix d’un candidat consensuel de l’opposition pour le remplacer. Mais la récente implication du parti au pouvoir prouve déjà que le congrès s’annonce chaud.
En attendant le congrès et toutes les clarifications éventuelles, le CNJ glisse chaque jour un peu plus sur le terrain politique.
Zoumana Coulibaly