Il s’agit généralement d’un groupe sur lequel se reposent les autorités pour mener leur politique dans les régions du nord Mali. Pendant ce temps d’autres groupes ethniques sont systématiquement désarmés, faisant d’eux la proie facile des ravisseurs de bétail ». Selon nos sources, ces populations défavorisées expriment souvent assez violemment leurs frustrations. Ainsi c’était le cas lorsque certaines populations du nord ont trouvé le moyen d’exprimer leur indignation à travers le mouvement « Gandaïso ». Ce groupe sera la cible d’expéditions punitives de l’armée dans le cercle de Gao, d’Ansongo et à Fafa, tuant de nombreux militants du mouvement et faisant de nombreuses arrestations pour le réduire au silence.
La culture de l’inégalité de traitement des groupes ethniques au nord du pays, entretenue et appuyée par certains représentants de l’Etat et des populations (gouverneur, Commandant de zone, Conseillers nationaux, directeur de projets, maires, président de chambre d’agriculture etc), ainsi que le jeu trouble des uns contre les autres dans lequel ces responsables ne sont pas neutres, ont fait le lit aux conflits sociaux et communautaires.
L’évènement du mardi dernier n’est pas un épiphénomène car la situation est désormais une donne dans lesdites localités. Une bande armée de peulh s’est attaquée au camp militaire de Ouatagouna à 170 km de Gao au nord Est du Mali. Bilan, de nombreuses arrestations parmi les assaillants, mais aucun tué n’a été souligné. Après recoupement, nous apprenons que les membres des assaillants dont le chef en particulier, Aliou Amadou Diallo dit Sadjo, était impliqué dans un trafic d’armes ou dans une tentative d’armer les siens dans une stratégie d’auto-défense. Parce qu’elles faisaient l’objet d’exactions de la part des groupes armés qui leur enlevait le bétail, sans avoir une protection suffisante de la part de l’Etat.
D’autres sources indiquent qu’il s’agissait de bandits armés venus du Niger. Une source du ministère de la défense nous a indiqué qu’il s’agissait de bandits qui ont attaqué le camp, sans en dire davantage. Ce ne sont pas des éléments du mouvement Gandaïso qui a l’habitude de réagir dans cette localité, selon un responsable du ministère de la Défense. Les assaillants auraient tenté de faire libérer leur chef, quand la riposte des militaires a été plus forte. Dix éléments parmi les assaillants ont été faits prisonniers, selon nos informations.
Ils auraient agi dans le but de faire libérer ‘’Aliou Amadou Diallo dit Sadjo’’, arrêté à la suite d’une saisie d’armes sophistiquées en sa disposition.
B. Daou
Le Républicain 25/03/2011