Conflit Foncier entre le village de Digato et le Richissime Tidiane Traoré L’UACDDD exige que la vérité soit dite entre les deux parties

L’Union des Associations et Coordinations d’Association pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDD) a animé le 26 juillet 2016 à son siège sise à Niamakoro une conférence de presse. la conférence était animée par : le président de l’union, Soungalo Koné, son secrétaire général par intérim, Chaka Traoré, son chargé des affaires judiciaires, Taka Méninta, son chargé de communication de l’Union, Soungalo Kéita, et le représentant du chef de village de Digato (commune rural de Sanankoroba), Sékou Samaké. L’objectif était d’une part, de faire la restitution de la visite de l’Union dans la zone de conflit foncier qui oppose les populations de Digato et un richissime malien en la personne de Tidiane Traoré et d’autre part, interpeller l’Etat pour qu’il joue son rôle de garant vis-à-vis de tous les citoyens afin que la bombe à retardement qu’est le foncier soit désamorcé.
Selon Chaka Traoré, Digato est un vieux village qui est à 10 km de Sanankoroba. Les premiers habitants, dit-il, ayant subi trop de pertes en vie humaine face à l’ennemi, se sont déplacés de six kilomètres tout en continuant à cultiver, à planter, à préserver l’ancien emplacement où est même enterré trois de leurs ancêtres. Mais, poursuit Chaka Traoré, un village d’à côté du nom de Kola réclama la paternité de l’endroit. Un conflit s’ouvra ainsi entre les deux villages qui peinent à se régler définitivement. «En 1962, suite au procès verbal d’enquête et de conciliation du chef d’arrondissement de Sanankoroba, les deux parties ont convenu: «Digato et Kola s’engagent à vivre ensemble en paix comme par le passé. Kola accepte de ne jamais cultiver les terres appartenant à Digato sans faire préalablement la demande. Digato s’engage à attribuer les terres ainsi sollicitées». En 1965, Kola revient à la charge. L’affaire a été transférée à Bamako. Mais la décision prise par le commandant de cercle de Sanankoroba en 1962 n’a jamais été retrouvée. Et le tribunal donne raison à Kola. Et depuis 1991, les deux parties sont devant les tribunaux. Tantôt on donne raison à Digato, tantôt à Kola. Et dans cette situation, Kola a vendu la zone (près de 2000 hectares ou plus)à un richissime malien du nom de Tidiane Traoré», ajoute Taka Méninta. Digato s’inquiète aujourd’hui de la tournure que prennent les choses. « Tidiane a emprisonné à Kati 9 chefs de famille de Digato pendant deux ans pour avoir cultivé son espace. Ce qui nous inquiète de plus, Tidiani nous réclame 24 millions de FCFA pour dommages et intérêts sinon qu’il va nous prendre le reste de nos terres. C’est pourquoi, après avoir frappé à toutes les portes sans solutions favorable, on s’est adossé à l’union pour que nos terres nous soient restituées», souligne, avec tristesse, Sékou Samaké, envoyé du chef de village. Une fois mis au parfum du conflit foncier, l’Uacddd (L’Union des Associations et Coordinations d’Association pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis) réclame une étude approfondie du dossier pour que justice soit faite. «L’expulsion de Digato sur les terres de Kola a été confirmé par la cour d’appel de Bamako, mais sans préciser les limites. Ainsi, Tidiani Traoré s’est permis, en complicité avec la Brigade Mobile de la Gendarmerie qui garde ses lieux, de s’accaparer de tout sans réserve. Dans le jugement, on n’a pas vu de démolition aussi. Tidiane s’est autorisé encore de démolir tout ce qui se trouvait comme reste à Digato. Nous demandons que Tidiane laisse la zone où est enterré les ancêtres des populations de Digato», déclare Taka Méninta. Et Chaka Traoré d’indiquer, «que Tidiane cherche la délimitation entre les terres de Digato et de Kola avant de monopoliser tout. L’union n’a pas de pouvoir décisionnel, mais surveillera l’affaire comme de l’huile sur le feu pour que la vérité soit dite entre les deux parties en conflit. Le pays ne saura se construire dans l’injustice. Que les autorités fassent en sorte que la bombe à retardement qu’est le foncier soit désamorcé très rapidemment».
Hadama B. Fofana
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