Un édile a même parlé de 33 morts : huit hommes, quatorze femmes, dix enfants et un militaire. Vingt-huit personnes ont également été blessées, a-t-il ajouté.
Mutarule est située à environ 50 km au sud de Bukavu, tout près de la frontière avec le Burundi.
Selon ces sources, les victimes, de l’ethnie Bafuliru, ont été tuées à l’arme blanche et par balles, pour la plupart alors qu’elle dormaient dans une église protestante après avoir participé à une assemblée générale de fidèles.
Dans un communiqué publié samedi soir, la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) indique que des combats violents ont eu lieu la nuit précédente entre communautés Bafuliru d’un côté et Barundi et Banyamulenge de l’autre.
Une trentaine de morts et une quinzaine de blessés ont été dénombrés, ajoute le texte.
Les Barundi et les Banyamulenge sont des Tutsi installés depuis plusieurs générations au Sud-Kivu et originaire du territoire de l’actuel Burundi. Les premiers vivent dans la plaine de la Ruzizi et les seconds sur les hauts plateaux.
Pour le chef de la Monusco, Martin Kobler, ces violences sont inacceptables et doivent immédiatement prendre fin.
Les Bafuliru sont en conflit depuis une dizaine d’années avec les Barundi, pour des questions foncières et coutumières.
Ils reprochent notamment à ces derniers de ne pas être de véritables Congolais et d’accaparer leurs terres. Les violences entre les deux communautés sont régulières.
Contacté par l’AFP, le ministre de l’Intérieur du Sud-Kivu, Jean-Julien Miruho, a indiqué qu’il n’avait pas encore tous les éléments concernant le massacre nocturne de Mutarule, mais qu’on pouvait parler d’assassinats.
Il s’agirait d’un problème de vaches [volées] et un camp est allé se venger, a-t-il dit. Des sources locales ont confirmé un vol récent de cheptel dans la région.
La Monusco indique avoir déployé des Casques bleus à Mutarule pour évacuer les blessés et prêter main forte aux autorités locales et à l’armée congolaise afin de ramener le calme.
L’Est de la RDC, en particulier les provinces du Nord et du Sud-Kivu, est déchiré par les conflits depuis vingt ans.
La faiblesse de l’Etat permet à des dizaines de groupes armés de prospérer dans cette région densément peuplée et au sous-sol très riche et convoité, et favorise la perpétuation de conflits économiques entre communautés vieux souvent de plusieurs générations.
(©AFP / 07 juin 2014 21h43)